L’OTAN, alliance militaire d’agression dès sa création
Comité de Surveillance OTAN
21 juin 2025

Le 26 juin 1945, la toute jeune Organisation des Nations Unies, fondée sur le principe de l'égalité souveraine de tous ses Membres,  adoptait solennellement sa Charte, dont le tout premier article proclamait que  « les parties s'engagent (…) à s'abstenir dans leurs relations internationales de recourir à la menace ou à l'emploi de la force de toute manière incompatible avec les buts des Nations Unies.

La Charte des Nations-Unies explicitait l’obligation qu’ont les pays membres « d’unir les forces pour maintenir la paix et de prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d'écarter les menaces à la paix »

Quatre ans plus tard, douze pays, dont neuf des pays fondateurs de l'ONU1, parmi lesquels les grandes puissances impérialistes de l’époque, formaient une coalition militaire contre, explicitement, un autre pays cofondateur de l’ONU, l'URSS, dont ils déclaraient théâtralement « avoir peur ».

Unir les forces [des membres des Nations Unies] pour maintenir la paix ? S'abstenir de recourir à la menace ou à l'emploi de la force ? En 1950, le chef du Département d’Etat US déclarait « on ne peut traiter avec l’URSS qu’en créant des situations de force. Tel est le but du programme de fourniture d’armements (à l’Europe occidentale) »

La création de l’OTAN était fondamentalement contradictoire  avec l’esprit de la Charte des Nations Unies, quelles que soient les arguties introduites dans les statuts de l’Alliance. Pas seulement en mars 1999 avec l’agression de la Yougoslavie, pas uniquement en 2003 avec sa longue occupation de l’Afghanistan, mais dès sa création en 1949.

De la guerre de Corée à la guerre d’Ukraine

Dès juin 1950, L’OTAN participait à la guerre de Corée. Sous commandement américain, 5 Etats membres de l’Otan, dont la Belgique, se joignent à la force militaire internationale débarquée en Corée. Le conflit coréen était le premier véritable test de l’OTAN, même s’il se déroulait à l’autre bout du monde, comme l’exprimait ouvertement Truman et d’autres dirigeants otaniens.

Par delà la destruction de l’URSS, l’objectif central de l’OTAN était, et reste toujours d’assurer le maintien de l’hégémonie ‘occidentale’ sur le monde.

En 1991, l’Union Soviétique s’est auto-dissoute, entraînant celle du Pacte de Varsovie2. Mais l’OTAN ne s’est pas dissoute, malgré la disparition de sa raison d’être officielle. Bien au contraire, c’est à partir de 1991, débarrassée de tout contrepoids, qu’elle a pu montrer sa pleine nature de bras armé de l’impérialisme. De guerre en guerre, acteur principal (Yougoslavie, Afghanistan, Libye), ou secondaire (Irak, Syrie), l’OTAN s’est inexorablement dirigée vers l’étape suivante, l’assujettissement final de la Russie.

Depuis les années 1990 l’Alliance a absorbé 16 nouveaux membres, se rapprochant peu à peu de sa cible. En 2014, les États-Unis et l’UE ont franchi une ligne rouge fatale, en soutenant sans vergogne un coup d’état à Kiev mené sous la houlette d’organisations paramilitaires fascistes, et en apportant l’aide de l’OTAN à la guerre du régime ukrainien contre la partie de sa population qui s’en était révoltée. L’intervention militaire russe directe est survenue après 8 ans d’une guerre atroce et occultée ici.

La guerre actuelle est l’aboutissement d’une longue guerre de l’OTAN contre la Russie, qui est en cours depuis bien avant 2014.

 Trois ans après le déclanchement de cette guerre ouverte avec la Russie, l’effondrement espéré de l’ennemi ne s’est pas produit, malgré l’accumulation des sanctions économiques et les franchissements successifs des ‘lignes rouges’.

Il est indispensable d’identifier clairement la responsabilité de l’OTAN dans cette guerre. Ne pas le faire nous enferme dans le narratif médiatique de « l’agression non provoquée », dont la seule réponse est, bien sûr, « la défaite militaire de l’agresseur », toute négociation étant dénoncée comme capitulation.

Construire un front mondial contre la guerre que prépare l’OTAN

Au Sommet de La Haye, l’OTAN veut nous précipiter dans la 3e guerre mondiale,  et imposer ses « règles » au monde entier. Le génocide de la population de Gaza par l’Etat fasciste d’Israël n’est possible que par la complaisance, la complicité, l’incitation, la collaboration des principaux dirigeants de l’OTAN.

Le Contre-sommet OTAN qui se tiendra simultanément aux Pays-Bas et dans tous les pays membres de l’Alliance Atlantique peut développer des actions de  contre-pouvoir très importantes. Un grand front contre l’OTAN et ses guerres est en construction. Partout, montent les mêmes exigences :

STOP Militarisation – Non à l’économie de guerre – Pas question d’enrichir le complexe militaro-industriel –  Verser les 100% des PIB pour le progrès social et culturel des populations –- Démocratie participative et protagoniste pour organiser la coopération entre les peuples du monde entier.

1. Belgique, Canada, Danemark, Etats-Unis, France, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, membres fondateurs de l’ONU, ainsi que Islande, Italie, et Portugal.
2. Réunissant l’URSS, la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Hongrie et la Bulgarie

Autres textes de Comité de Surveillance OTAN sur le site du CSO