Le New-York Times : Oui, les Etats-Unis ont fait la guerre à la Russie par Ukrainiens interposés
Roland Marounek
3 mai 2025

« L'Ukraine a été, sur un plan plus large, un remake de la longue histoire des guerres par procuration entre les États-Unis et la Russie - le Viêt Nam dans les années 1960, l'Afghanistan dans les années 1980, la Syrie trois décennies plus tard. » Le New-York Times, agent de la propagande russe ? Un article paru fin mars1 révèle à quel point les États-Unis ont été impliqués à chaque étape de la guerre en Ukraine et à tous les niveaux : planification, renseignements et détermination des cibles, entraînements et fourniture d’armes... « Un chef du renseignement européen s'est rappelé avoir été surpris d'apprendre à quel point ses homologues de l’OTAN s'étaient imbriqués dans les opérations ukrainiennes. ‘Ils font désormais partie de la chaîne d'exécution’[the kill chain] a-t-il déclaré ».

On se rappellera de J.D. Vance reprochant à Zelensky son manque de gratitude envers les USA. Le NYT évoque une anecdote montrant dans quel sens devrait réellement aller la ‘gratitude’ : un général ukrainien s’étonnait qu’un homologue US sur le départ lui dise « merci » : « "Pourquoi me remerciez-vous ?" se souvient le général Zabrodsky, "c'est moi qui devrais vous remercier." Le général [US] Donahue explique alors que ce sont les Ukrainiens qui se battent et qui meurent, testant ainsi le matériel et les tactiques américains... »

En réalité, la guerre des États-Unis contre la Russie n’a jamais cessé. Froide, tiède ou chaude. Depuis la dissolution de l’URSS, ils ont cherché à étenrte l’OTAN jusqu’aux portes de la Russie, et en particulier à faire de l’Ukraine un pion essentiel dans la stratégie US. Un pas capital a été franchi avec le coup d’état soutenu de manière ouverte par les Etats-Unis en 2013-2014, en s’appuyant sur les hyper-nationalistes fascisants, portant au pouvoir - contre la majorité des Ukrainiens exprimée dans les urnes - des russophobes rabiques trop heureux de rentrer dans les plans étatsuniens. La base navale de Sébastopol ‘aurait dû’ tomber dans l’escarcelle de l’OTAN, bloquant le passage vers la Méditerranée : une belle prise de guerre...

L’année passée le même New-York Times révélait l’existence d’un réseau de 12 bases secrètes de la CIA le long de la frontière russe, construites au cours des 8 dernières années. Depuis 2014, les États-Unis et l’OTAN se sont installés de plus en plus profondément en Ukraine. La trajectoire suivie par l’Occident conduisait inexorablement à la guerre. A tort ou a raison, la Russie a estimé en février 2022 qu’elle ne pouvait plus se permettre d’attendre que l’OTAN ait bien terminé les préparatifs de sa destruction.

Le Times rappelle combien dans les premiers mois, Américains et Ukrainiens, forts de cette alliance secrète, étaient certains de la victoire. Trois ans plus tard, l’effondrement espéré de la Russie ne s’est pas produit, malgré les franchissements successifs des ‘lignes rouges’. Et aujourd’hui les Etats-Unis se posent en médiateurs de leur propre guerre ! Mais la guerre n’est pas finie. L’Occident ne cherche pas une paix durable avec la Russie. Juste pour certains un ‘conflit gelé’ - qui puisse être dégelé en temps opportuns.

1. https://archive.ph/0oEnY

 

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