« Toute participation aux défilés ou célébrations du 9 mai à Moscou ne sera pas prise à la légère du côté européen! », a menacé Kaja Kallas. La commémoration des 80 ans de la victoire sur le nazisme ne doit pas se faire aux côtés de ceux qui ont le plus contribué à cette victoire. Il faut plutôt, dit Mme Kallas, la célébrer à Kiev. Aux côtés de ceux qui portent haut le souvenir des collaborationnistes nazis ukrainiens. La cérémonie aura-t-elle lieu au pied de l’un des innombrables monuments érigés depuis 2014 en l’honneur de Stepan Bandera, Iaroslav Stetsko, Roman Choukhevytch, ou autre glorieux collaborateur nazi ? Aura-t-elle lieu le long de l’avenue Stepan Bandera (ancienne avenue du Moscou), sous les bannières de la division nazie Das Reich, reprise fièrement par les troupes d’élites ukrainiennes Azov qui, comme leurs aînés il y a 80 ans, protègent sur le front de l’Est, l’Europe de l’invasion des barbares russes?
Les dirigeants actuels de l’UE semblent impatients d’inverser les conclusions de la Seconde Guerre mondiale, voire pour quelques uns d’entre eux, de donner à leurs grands-parents une victoire posthume.
Le premier ministre slovaque Robert Fico a vertement réagi sur ’X’ aux injonctions de l’UE:
« La Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères, Kaja Kallas, met en garde les dirigeants de l'UE contre toute participation aux célébrations du Jour de la Victoire à Moscou en mai. Elle affirme qu'une telle participation ne sera pas prise à la légère.
Je me rendrai à Moscou le 9 mai. L'avertissement de Mme Kallas est-il une forme de chantage ou un signal indiquant que je serai puni à mon retour de Moscou ? Je ne sais pas.
Mais je sais que nous sommes en 2025, et non en 1939.
L'avertissement de Mme Kallas confirme que nous devons discuter au sein de l'UE de l'essence même de la démocratie. De ce qui s'est passé en Roumanie et en France lors des élections présidentielles, des « Maidans » organisés par l'Occident en Géorgie et en Serbie, et de la manière dont l'abus du droit pénal contre l'opposition en
Slovaquie a été ignoré.
Madame Kallas, je tiens à vous informer que je suis le Premier ministre légitime de la Slovaquie, un pays souverain. Personne ne peut me dicter où je peux ou ne peux pas voyager. Je me rendrai à Moscou pour rendre hommage aux milliers de soldats de l'Armée rouge qui sont morts en libérant la Slovaquie, ainsi qu'aux millions d'autres victimes de la terreur nazie. Tout comme j'ai rendu hommage aux victimes du débarquement en Normandie ou à celles du Pacifique, ou comme je prévois d'honorer les pilotes de la RAF. Et permettez-moi de vous rappeler que je suis l'une des rares personnes au sein de l'UE à parler constamment de la nécessité de la paix en Ukraine et à ne pas soutenir la poursuite de cette guerre insensée.
Les propos de Mme Kallas sont irrespectueux et je m'y oppose fermement. »
https://x.com/RobertFicoSVK/status/1912168829272142161
« L'Allemagne va prendre ses responsabilités à nouveau, en Europe et dans le monde »... Le ministère allemand des Affaires étrangères a officiellement recommandé aux Länder, districts et communes de ne pas inviter de représentants russes et biélorusses aux commémorations organisées en Allemagne pour le 80e anniversaire de la victoire sur le nazisme : si ces représentants viennent quand même, ils doivent être expulsés, précise le ministère. L’an passé déjà, les drapeaux soviétiques avaient été interdits à Berlin. Qui, encore, avait gagné cette guerre? De façon assez paradoxale, ce sont ceux qui sont désignés comme « néo fascistes » qui s’indignent de cette décision. Le fascisme n’est pas toujours là où l’on pointe du doigt... Dans un déni de démocratie complet, le futur chancelier allemand Friedrich Merz a fait voter dans l’urgence par le Bundestag sortant un changement majeur de la constitution allemande, pour permettre le réarmement massif , illimité, de l‘Allemagne : dans la nouvelle assemblée, les partis « extrémistes » auraient en effet disposé d’une minorité de blocage. L’Allemagne n’avait pas connu pareil réarmement depuis les années 1930, et un certain autre chancelier. « L'Allemagne va prendre ses responsabilités à nouveau, en Europe et dans le monde » a solennellement déclaré Merz dans son message de Pâques. « ‘A nouveau’... De quelle époque historique ce serait une répétition ? » s’est interrogée la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova. |