Alerte OTAN n°91 - 2e trimestre 2024

Edito :
Menace russe: l'imposture guerrière de l'OTAN


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"La Russie ne veut certainement pas d’un conflit militaire direct avec les forces américaines et de l’OTAN et poursuivra ses activités asymétriques en dessous de ce qu’il estime être le seuil d’un conflit à l’échelle mondiale." Voila ce qui est écrit noir sur blanc dans le très officiel rapport annuel sur "l'évaluation des menaces" de la communauté du renseignement US .

Vous avez bien lu: "la Russie ne veut certainement pas d’un conflit militaire", et il ne s'agit pas là de la propagande de trolls payés par Poutine.

Quel sens donner alors à ces déclarations des dirigeants occidentaux alertant à l'unisson de la menace d'attaque russe sur l'Europe ? "Si on laisse l’Ukraine seule, si on laisse l’Ukraine perdre cette guerre, alors à coup sûr la Russie menacera la Moldavie, la Roumanie, la Pologne", assène  Macron. "Une victoire russe en Ukraine serait lourde de menaces pour ses voisins européens" renchérit Ursula von der Leyen.

La militarisation  de l’Union européenne ne va pas assez vite aux yeux des dirigeants va-t-en-guerre de l’OTAN , il faut agiter la soi-disant menace  russe. Toute la société est sommée de "passer en économie de guerre", le détournement de l’argent public au profit des marchands de canons devient énorme. Un grand emprunt européen de 100 milliards d’euros est annoncé, "pour renforcer la défense". Plusieurs Etats de l'UE, France et Allemagne en tête, font pression pour que la Banque européenne d’investissement finance l’industrie de défense, en violation de ses propres statuts.

Mais la préparation des esprits à la guerre n’avance manifestement pas comme le voudraient ces dirigeants. Car si il est assez clair que "la Russie ne veut certainement pas d’un conflit militaire", plusieurs responsables occidentaux, face à la catastrophe ukrainienne, eux semblent bien envisager sérieusement cette option. "Si la situation se dégrade, nous serons prêts pour que la Russie ne gagne jamais", lance Macron. "L’Ukraine doit gagner. La Russie doit être vaincue. La Russie doit être détruite" martèle son homologue letton.

La confiance des va-t-en-guerre se base sur la supériorité matérielle de l'OTAN sur la Russie : "Nous n'avons pas face à nous une grande puissance. (...) le PIB [de la Russie] est très inférieur à celui des Européens, inférieur à celui de l'Allemagne, de la France" . Et ils ont factuellement raison - démontrant par cela même l'inconsistance de  "la menace de l'attaque russe" : Le budget de la défense des pays de l'Otan, est de 1 200 milliards d'euros. 14 fois celui de la Russie. La population de la seule Union européenne, c'est 3 fois celle de la Russie.

La propagande de guerre déversée jour après jour donne de la Russie et de ses dirigeants une image déformée, monstrueuse, délirante. Elle a pour but de préparer les esprits à la guerre.

Nous devons réaliser que la paix à long terme, en Europe et dans le monde ne viendra pas de la volonté de maintenir coûte que coûte la domination d'une partie sur l'autre ; elle ne viendra pas de la destruction de l'«ennemi», aujourd'hui la Russie, demain la Chine, "défi systémique" pour l'OTAN . La paix ne pourra être atteinte que si on reconnait que les préoccupations de sécurité de "l'autre" sont légitimes. Il ne peut y avoir de sécurité à long terme en Europe tant que la sécurité du camp d'en face est déniée avec mépris.

Le cycle de ‘War & Peace Café 2024’ est organisé par le Comité Surveillance OTANDiEM25Intal et Vrede, et se tient chaque dernier mardi de chaque mois de 18h30 à 21h au ‘Buen Vivir’, 23 Pl. Fernand Cocq, 1050 Ixelles

Bruxelles, 24 mars 2024
Manifestation nationale : Justice pour la Palestine

Ce qui se passe aujourd’hui à Gaza est la continuation de la Nakba, lorsqu’en 1948, des centaines de milliers de Palestinien.ne.s ont été déplacés de force. C’est la continuation de 75 années de violations du droit international par Israël, marquées par le colonialisme et l’apartheid contre l’ensemble du peuple palestinien, l’occupation de leurs terres et 16 années de blocus imposées aux Palestinien.ne.s vivant dans la bande de Gaza.

Depuis plus de quatre mois, plus de 30 000 Palestiniens et Palestiniennes, majoritairement des femmes et des enfants, ont été tué.e.s. Plus de 70 000 personnes ont été blessées.

Plus de 7000 personnes sont portées disparues. Environ 2 million de personnes ont été déplacées de force tandis qu’une grande partie des infrastructures civiles ont été totalement détruites.

La communauté internationale doit agir pour mettre fin à l’injustice qui perdure et, de manière urgente, mettre en œuvre un cessez-le-feu immédiat et permanent et assurer la protection de toutes les populations civiles, la libération de toutes les personnes captives, la levée du siège de Gaza, et un accès à l’aide internationale pour les Palestinien.ne.s de Gaza actuellement en urgence humanitaire absolue.

Rassemblons-nous pour la marche nationale du 17 Mars à 14h Gare du Nord à Bruxelles pour exiger de la Belgique :

  • qu’elle prenne l’initiative pour imposer un embargo militaire international complet, et dans le contexte européen, d’activer l’article numéro 2 relatif au respect des droits humains dans l’accord d’association UE-Israël en vue de conséquences économiques et diplomatiques à l’égard de l’État d’Israël;
  • qu’elle soutienne pleinement les enquêtes en cours de la Cour pénale internationale (CPI) et encourage son procureur à faire de la poursuite des auteurs de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de crime d’apartheid une priorité absolue;
  • qu’elle soutienne pleinement la procédure contre Israël introduite par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de Justice (CIJ) afin de stopper le génocide et le nettoyage ethnique du peuple palestinien par Israël et qu’elle se conforme pleinement à toutes les mesures conservatoires décidées par la Cour;
  • qu’elle mette fin, conformément au droit international, à toute complicité avec l’apartheid imposé au peuple palestinien en commençant par renforcer son appui politique et budgétaire au bon fonctionnement et à l’actualisation de la base de données de l’ONU relative aux entreprises impliquées dans la colonisation et en interdisant tout commerce avec les colonies israéliennes en territoire palestinien occupé.

- Les organisateurs/organisatrices appellent les participant.e.s à respecter ces mots d’ordre et à manifester pacifiquement.
- Toute apologie de crimes de guerre, d’attaques contre des civil.e.s ou toute manifestation d’antisémitisme et de toute autre forme de racisme entraînera une exclusion du rassemblement.
- A la demande de nos partenaires palestiniens, seul le drapeau palestinien national sera autorisé.

Dans le cycle « War & Peace Café »
DiEM25 présente ce

mardi 27 février 2024, 18h30
Au « Buen Vivir »,
23 Place Fernand Cocq 1050 Ixelles

Nagorno – Karabakh
Comment réussir son nettoyage ethnique

Ce que la gestion du conflit du Karabakh nous apprend sur l’Europe de demain

avec Nicolas Tavitian politologue, sociologue, spécialiste des questions européennes, auteur d'articles et de rapports sur le conflit entre l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Turquie.

2023 a été l'année du plus grand nettoyage ethnique près de l'Europe depuis les années 1990. Il s'est produit dans le Haut-Karabakh (Caucase du Sud). Largement éclipsée par la guerre en Ukraine, puis par cette autre guerre à Gaza, cette épuration ethnique est l'aboutissement d'un conflit qui remonte à 1988.

L'Europe, comme la Russie, porte une lourde responsabilité dans cette issue. L'indifférence et l'inaction de l'Europe face à ce conflit nous apprennent beaucoup sur le fonctionnement de l'Europe et sur ce qui attend les Européens s'ils ne repensent pas la manière dont le continent est gouverné.

Le cycle de ‘War & Peace Café 2024’ est organisé par le Comité Surveillance OTAN, DiEM25, Intal et Vrede, et se tiendra chaque dernier mardi de chaque mois de 18h30 à 21h au ‘Buen Vivir’, 23 Pl. Fernand Cocq, 1050 Ixelles

Lettre ouverte du Comité de Surveillance Otan au Mouvement de Paix

 « La sécurité est indivisibleIl n'y a pas de sécurité pour nous si nous ignorons celle de celui d'en face. Et un pacifisme ne dénonçant que le militarisme du camp d'en face ne sert qu'à renforcer les va-t-en-guerre de notre propre camp. »

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

Le dirigeant socialiste français Jean Jaurès a été assassiné en 1914 parce qu'il s'opposait à l'entrée de la France dans la grande boucherie connue dans l'histoire comme la Première Guerre mondiale. Il a été assassiné, non parce qu'il était « pour la paix », mais parce qu'il s'opposait au militarisme de son propre camp.

Plus de cent ans plus tard, les dirigeants et médias occidentaux dépeignent – presque unanimement – la Russie et le président Poutine comme des ennemis implacables à abattre.

Le Comité de surveillance OTAN (CSO) déplore l'intervention militaire russe en Ukraine, en violation des principes de base du droit international et le cortège de victimes civiles et militaires dans les deux camps. Mais cette intervention russe ne peut être comprise qu'en se rappelant son contexte et ses causes fondamentales.

En particulier le fait que cette guerre a commencé, non en février 2022, mais en 2014, lorsque le gouvernement ukrainien légalement élu a été renversé par la force, avec le soutien ouvert des États-Unis et de plusieurs États membres de l'Union européenne, et avec l’aide de groupes armés néo-nazis.

Les populations de l’Est ukrainien qui ont rejeté les autorités issues de ce coup ont reçu en retour des bombes et les assauts de ces milices : selon les Nations Unies, il y a eu plus de 13.000 morts et plus d’un million de réfugiés, fuyant les bombes en Russie – dans la plus parfaite indifférence de nos médias.

Au-delà de cette guerre, le camp occidental n’a eu de cesse, depuis la fin de la guerre froide, que d’alimenter les tensions avec la Russie, notamment en étendant à n'en plus finir l'OTAN, qui est passée de 9 membres (en 1949) à 30 actuellement et stationne des troupes et des armements aux frontières russes. Ceci a été accompli en dépit des promesses en sens contraire faites à Gorbatchev et aux derniers dirigeants soviétiques.

Il y a soixante ans, le monde a été au bord d'une guerre nucléaire quand l'URSS a installé des missiles à Cuba, à une bonne centaine de kilomètres des côtes des États-Unis. L'URSS a cédé et retiré ses missiles. Mais que dirait Washington si la Russie réinstallait des missiles à Cuba ou dans un autre pays voisin de l'Oncle Sam ?

Nous ne pouvons oublier les opérations militaires, comme celles contre la Yougoslavie (1999), l’Irak (2003) ou la Libye (2011), la Syrie, menées par l’OTAN et les États-Unis. Ces opérations ont plongé des régions entières dans l’instabilité et la terreur, dont elles subissent encore aujourd’hui les conséquences. Aucune sanction n’a été prise contre les Etats et les dirigeants à la base de ces agressions, qui ont causé et causent toujours mort et désolation pour des millions d’êtres humains.

Par ailleurs, les États-Unis ont révoqué la plupart des accords de contrôle des armements conclus avec l'URSS ou la Russie (ABM, INF, Open Skies...). Ils ont continué à prendre à leur compte près de la moitié des dépenses militaires mondiales (767 milliards de dollars en 2020 contre 67 milliards pour la Russie) et ont mené des guerres dévastatrices dans plusieurs pays d'Europe, d'Asie et d'Afrique.

De leur côté, les alliés européens des États-Unis n'ont que rarement émis des objections aux agressions de Washington et s'y sont souvent associés avec enthousiasme. L'Union européenne devient un supplétif de l'OTAN. Sa « Facilité européenne pour la paix » finance pour plusieurs centaines de millions d'euros d'armements destinés à l'armée ukrainienne, y compris des groupes paramilitaires professant ouvertement une idéologie qu’on croyait révolue, de races supérieures et d’Untermenschen. L’Occident est en train de répéter la même folie que lorsqu’il fournissait sans compter les armes aux islamistes afghans dans les années 1980.

En plus de jeter de l’huile sur le feu, les livraisons d’armes auxquelles ont participé la Belgique et plusieurs États membres de l'UE à un pays en guerre sont totalement illégales. Une « position commune » européenne, transcrite dans les législations nationales, interdit strictement les exportations d'armes vers les pays en guerre.

Alors que le gouvernement allemand a décidé une augmentation vertigineuse de ses dépenses militaires et a déjà débloqué 100 milliards d'euros pour « moderniser » son armée, cette guerre préfigure d'une augmentation encore plus forte que prévu de ces dépenses aussi en Belgique. Au détriment des soins de santé, de l'enseignement, de la culture et des allocations sociales. Cumulé à la multiplication du prix de l'énergie, conséquence directe des sanctions contre la Russie, le pouvoir d'achat va s'effondrer et la pauvreté s'étendre encore plus.

Nous dénonçons enfin la censure qui nous envahit. Les médias russes ont été bannis du net et des ondes, nous laissant à la merci de la seule propagande du camp des « gentils ». Les voix dissidentes sont traitées d'« agents de Poutine ». Le service public, la RTBF, vient même, en raison des « circonstances », de déprogrammer une émission consacrée au mouvement pacifiste des années 1980 en Grande-Bretagne.

Alors que la guerre en Ukraine pourrait s'intensifier, voire s'étendre, le CSO prône une réelle désescalade. Si la première des urgences est un cessez-le-feu, un règlement global devrait tenir compte des préoccupations sécuritaires de Moscou. Toute nouvelle extension de l'OTAN devrait être clairement abandonnée.

La sécurité est indivisible. Il n'y a pas de sécurité pour nous si nous ignorons celle de celui d'en face. Et un pacifisme ne dénonçant que le militarisme du camp d'en face ne sert qu'à renforcer les va-t-en-guerre de notre propre camp.

Vive Jaurès, à bas la guerre !

Le Comité de Surveillance OTAN,
le 17 mars 2022

Communiqué du CSO,25 février 2022

Le Comité de Surveillance Otan participe à toutes les initiatives des mouvements de la paix  contre la guerre en Ukraine, pour un arrêt des combats, un retrait des troupes de part et d’autre, et un retour aux négociations de paix.

Nous soutenons pleinement les revendications portées par le rassemblement pour la paix organisé ce samedi 26 février tout en refusant de condamner unilatéralement l’intervention militaire actuelle de la Russie en Ukraine.

Cette guerre n’a pas en réalité éclaté aujourd’hui : elle a été préparée pas à pas, dès la dissolution de l’URSS, par l’expansion systématique  de l’Otan en direction de la Russie et  par son rejet arrogant de toutes les préoccupations légitimes de la Russie sur sa propre sécurité.

La transformation de l’Ukraine,  au moyen du coup d’état de 2014 et de terribles massacres ignorés par ici,  en un État dirigé contre la Russie et intégré de fait à l’Alliance Atlantique, a été un des derniers jalons vers la guerre d’aujourd’hui

Le mépris avec lequel l’Otan a rejeté les dernières propositions de la Russie - notamment celle de faire de l’Ukraine un pays neutre, dont la sécurité soit garantie internationalement et non occupée par un bloc militaire hostile - ce dernier mépris augurait directement des événements en cours.

Par une singulière ironie, la Russie utilise aujourd’hui exactement la même rhétorique que l’Otan a utilisé pour la destruction de la Yougoslavie : les dirigeants de l‘Otan, cette Alliance si pacifique, sont-ils en mesure d’en apprécier toute la signification ? Les 78 jours de bombardements de la Serbie sont-ils à ce point effacés de la mémoire ? L'effroi  et l'indignation manifestés face à la violation  du Droit International, où étaient-ils en 1999 ?

Nous déplorons cette désastreuse issue,  mais il ne faudrait pas, aujourd’hui,  se tromper sur les responsables fondamentaux de celle-ci.

22 janvier 2021 : Les armes nucléaires sont illégales !


Manifestation devant le Ministère des Affaires Etrangères, 22/01/21

Ce 22 janvier, le Traité d'interdiction des armes nucléaires (TIAN) entre en vigueur. Les armes nucléaires deviennent officiellement illégales en vertu du droit international, rejoignant enfin les armes chimiques et biologiques. Le Traité interdit d’utiliser, de menacer d’utiliser, de mettre au point, d’essayer, de produire, d’acquérir, de posséder, de stocker et de transférer des armes nucléaires.

ENAAT
Brochure de la CNPD
Manlio Dinucci
Manlio Dinucci