« L’OTAN a été fondée il y a 75 années pour sauvegarder la paix et œuvrer en faveur de la stabilité dans la zone euro-atlantique » reprend mécaniquement la Déclaration publiée à l’issue du Somment 20241. Vraiment ?
Lors des débats sur la création de l’Alliance Atlantique, le ministre canadien des affaires étrangères déclarait déjà qu’il « n'y a pas de meilleur moyen d'assurer la sécurité de l'océan Pacifique que d'élaborer, entre les grandes puissances démocratiques, un accord de sécurité dont les effets se feront sentir dans le monde entier, y compris dans la région du Pacifique. » Bien loin de la « zone euro-atlantique ». L’année suivante Truman et d'autres responsables étatsuniens reconnaissaient que « le conflit coréen était le premier véritable test de l'OTAN, même s'il se déroulait à l'autre bout du monde ». Sept membres de la nouvelle ‘Alliance militaire pour la paix’ (sur 12), dont la Belgique, y ont pris part. Cette guerre était une guerre d’agression qui a tué 4 millions de Coréens. Elle a été suivie par d’autres guerres d’agression, bien au-delà de la zone euro-atlantique, tel qu’en Afghanistan ou en Lybie.
Dès le début l’OTAN, qui rassemblait toutes les puissances coloniales de l’époque, ne servait pas à « sauvegarder la paix », mais bien à sauvegarder l’ordre colonial et l’hégémonie mondiale de l’Occident sous direction étatsunienne. En commençant par la destruction de ce qui menaçait alors cet ordre colonial, l’URSS.
75 ans plus tard, l’OTAN réaffirme brutalement cette prétention.
L’ONU n’est même pas mentionnée comme « partenaire », mais comme une simple « référence » vide de sens : « Nous adhérons aux buts et principes de la Charte des Nations Unies et sommes déterminés à préserver l’ordre international fondé sur des règles », « règles » fixées par les 32 pays membres de l’Alliance sous direction étatsunienne. Tout le contraire des buts et principes de la Charte des Nations Unies, qui sont le multilatéralisme et le rejet de l’hégémonie d’un bloc sur le monde
« L’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie a fait voler en éclats la paix et la stabilité dans la zone euro-atlantique » assène l’OTAN tout au début de la déclaration [3]. La « paix et la stabilité » n’ont pas volé en éclats en février 2022, mais en février 2014, lorsque les États-Unis et l’Union européenne ont soutenu le coup d’état épaulé par les paramilitaires néo-nazis ; elles ont « volé en éclat » avec les bombardements du régime ukrainien sur sa propre population de l’Est de l’Ukraine, soutenus par l’OTAN. La « paix et la stabilité » ce sont les pays de l’OTAN qui ont directement empêché leur rétablissement, en sabotant les accords de Minsk, puis en rejetant une proposition de traité de paix globale et en réaffirmant le « droit absolu » de l’OTAN de poursuivre son avancée vers l’Est et de se moquer des préoccupations légitimes de la Russie concernant sa sécurité.
« [Poutine] est entré en guerre pour empêcher l’OTAN, plus d’OTAN, de s’approcher davantage de ses frontières. Il a obtenu exactement le contraire » exultait Stoltenberg il y a quelques mois : C’est l’OTAN qui a délibérément fait « voler en éclats » la paix et la stabilité en Europe.
« L’Ukraine peut stopper Poutine et elle le fera : L’Otan est plus forte aujourd’hui qu’elle ne l’a jamais été dans son histoire » a martelé Joe Biden en ouverture du dernier sommet. Fini l’hypocrisie : « L’Ukraine qui stoppe la Russie», c’est donc bien l’OTAN, « plus forte que jamais ».
Des 38 points de la Déclaration finale du dernier sommet de l’OTAN de Washington, près de la moitié concernent directement la guerre contre la Russie ; la Russie et l’Ukraine y sont mentionnées une centaine de fois.
L’OTAN entend brûler les vaisseaux : La Déclaration du Sommet de Washington adopte sans équivoque un discours belliqueux dans un texte officiel, cosigné par ses 32 membres, rendant tout changement d’approche, toute éventualité de sortie négociée pratiquement impossible. La seule option, c’est la défaite militaire de la Russie:
L’hostilité envers la Russie est inscrite sur le long terme.
La désinformation flagrante ne semble d’ailleurs pas fort préoccuper les Alliés : « La Russie a renié ses engagements et obligations de longue date en matière de maîtrise des armements, les violant ou n’en appliquant que certains, et a ainsi fragilisé l’architecture mondiale de maîtrise des armements, de désarmement et de non-prolifération » affirme la Déclaration dans son point 19. Rappelons que ce sont les États-Unis qui se sont retirés unilatéralement du traité ABM en 2002, et du Traité sur les Forces Nucléaires à portée Intermédiaire !
Le point 15 de la déclaration annonce
« L’OTAN ne cherche pas la confrontation et ne représente aucune menace pour la Russie. »[18] Malgré les dénégations orwelliennes, ces mesures font concrètement de l’OTAN une partie ouverte au conflit.
Pour la 3e année consécutive les dirigeants de la Corée du Sud, du Japon, de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie étaient invités à un sommet de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord.
Mais c’est la première fois que le communiqué précise ses cibles de manière si précise. La Chine en premier lieu.
Mais l’Iran, la Biélorussie et la Corée du Nord sont également désignés comme ennemis. Dans le cadre de la guerre de l’OTAN contre la Russie, les attaques se font plus directes : « Nous exhortons tous les pays à se garder d’apporter à la Russie une aide de quelque nature que ce soit dans le cadre de l’agression de l’Ukraine. Nous condamnons tous ceux qui facilitent et, par conséquent, prolongent la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine. » Le premier acteur à alimenter la guerre est de façon assez évidente l’OTAN même, mais elle en accuse « L’Axe du Mal » :
« L’OTAN attache de l’importance à l’Indo-Pacifique, car l’évolution de la situation dans cette partie du monde a des incidences directes sur la sécurité euro-atlantique. Nous nous réjouissons que nos partenaires de la région Asie-Pacifique continuent de contribuer à la sécurité euro-atlantique.» annonce l’OTAN au point 30. S’esquisse ici une stratégie de guerre globale, menaçant d’aspirer le monde entier dans le désastre.
Le Japon, la Corée du Sud, et dans une moindre mesure la Nouvelle-Zélande et l’Australie, en soutenant une guerre qui ne les concerne pas, en se faisant les avant-gardes de l’OTAN dans le Pacifique, jouent, en croyant agir pour leurs intérêts immédiats, un rôle extrêmement dangereux.
Ce qui est tu dans la déclaration, est presqu’aussi bruyant que ce qui y figure.
Alors que le Sommet de l’OTAN se déroulait au cœur de ce qui apparaît être le premier génocide de ce siècle, la déclaration en évoquant le Moyen-Orient, fait un simple copié-collé de la rhétorique usuelle d’Israël - son partenaire privilégié au Moyen-Orient en faisant reposer « l’instabilité » au Moyen-Orient sur les « actions de déstabilisation de l’Iran » [4] Avec cette vision, l’OTAN espère « favoriser la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient et en Afrique, et contribuer ainsi à la paix et à la prospérité dans la région » ! [32]
L’Otan réaffirme sa présence bienfaisante au Koweït, en Jordanie et en Irak,
« Nous avons invité le secrétaire général à désigner un(e) représentant(e) spécial(e) pour le voisinage méridional, qui sera le point de contact de l’OTAN pour la région et coordonnera les initiatives de l’Organisation. Nous renforcerons notre dialogue, nos interactions et notre visibilité, de même que nos instruments de coopération existants, tels que l’initiative de renforcement des capacités de défense, le pôle pour le sud et le Centre régional OTAN-ICI, implanté au Koweït. Nous avons décidé, avec le Royaume hachémite de Jordanie, d’ouvrir un bureau de liaison de l’OTAN à Amman. Forts du succès de la mission OTAN en Iraq (NMI) nous avons élargi le périmètre du soutien que nous apportons aux institutions de sécurité iraquiennes et nous poursuivrons nos échanges au travers de la NMI » [32]
« Les régions des Balkans occidentaux de la mer Noire sont des zones stratégiquement importantes pour l‘Alliance. Nous restons fermement engagés en faveur de leur sécurité et de leur stabilité. [ ...] Nous restons attachés à la poursuite de l’action de l’OTAN dans les Balkans occidentaux, notamment au travers de la Force pour le Kosovo (KFOR), menée par l’OTAN. » C’est une autre fameuse inversion de l’histoire: dès août 1995 l’OTAN appuyait l’armée croate dans la réalisation du nettoyage ethnique le plus important de Yougoslavie, celui des Serbes de la Krajina. Quatre ans plus tard l’OTAN soutenait la sécession violente du Kosovo, où a été construit la plus grande base militaire US dans la région. C’était effectivement une zone stratégiquement importante pour l‘Alliance : elle n’a donc pas ménagé ses efforts pour déstabiliser la région et s’y installer.
« Favoriser la sécurité et la stabilité en Afrique » : En Afrique, en 2011, l’OTAN détruisait le pays le plus stable et le plus développé de la région, faisant éclater dans toute la sous-région sahélienne, et jusqu’en Syrie des conflits alimentés par les jihadistes en provenance ou alimentés par les islamistes que l’Alliance avait portés au pouvoir en Libye. À chaque fois que les intérêts occidentaux sont en jeu, les pays de l’OTAN ont au contraire favorisé l’instabilité et l’insécurité, prétexte à leur intervention salvatrice.
Par contre, la Déclaration ne dit plus un mot sur l’Amérique Latine et « les progrès des partenariats » salués avec enthousiasme lors du Sommet Otan à Bruxelles (mas 2022). Depuis lors, la Colombie avec son nouveau gouvernement, ainsi que plusieurs autres Etats sud-américains, ont pris de sérieuses distances vis-à-vis de l’Otan.
Le Sommet de l’OTAN 2024 pousse à la militarisation complète de l’économie européenne, et au détournement des fonds publics pour la guerre
C’est la fête pour les industries de l’armement. Pratiquement toutes industries doivent s’ouvrir chaque fois plus à la production d’armements - Cockerill en Belgique, par exemple.
A noter que cette réussite n’aurait pas été possible sans l’aide, précieuse, de l’Union européenne, qui était conviée en bonne place, et fièrement représentée par Ursula von der Leyen et Charles Michel. Jamais peut-être la confusion entre l’organisation militaire et l’entité politique n’a été aussi prononcée [11]:
« Nous rappelons que les opérations hybrides menées à l’encontre d’Alliés pourraient atteindre le seuil correspondant à une attaque armée et conduire le Conseil de l’Atlantique Nord à invoquer l’Article 5 du traité de Washington » [13]. L’Article 5, celui qui permet de déclencher une guerre, prend ici une élasticité particulière.
Parmi les dites « opérations hybrides », l’OTAN pointe explicitement « la désinformation » : « Nous condamnons tous ceux qui facilitent la guerre de la Russie et qui se font l’écho de ses campagnes de désinformation ». En sommes-nous arrivé au point où les opinions dissidentes critiquant les faiseurs de guerres seront considérées comme intelligence avec l’ennemi ? « Ceux qui mettent en doute notre propagande sont des traîtres »...
A propos de désinformation, il est effarant que les 32 états membres, dont la Belgique, cautionnent sans sourciller dans un texte officiel, l’introduction d’information mensongère, propagandiste, uniquement destinée à susciter la haine. « Nous condamnons avec la plus grande fermeté les attaques épouvantables qu’elle a commises le 8 juillet contre le peuple ukrainien, notamment contre des hôpitaux. » Propagande de guerre typique : « L’ennemi provoque sciemment des atrocités »
A plusieurs reprises, la Russie avait réclamé à l’alliance militaire de ne pas s’étendre davantage vers ses frontières, et de ne pas stationner d’armes offensives ou à double usage dans les nouveau pays membre. En 2007 le Russie avait clairement posé comme casus belli l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.
Même le plus russophobe devrait reconnaître une certaine rationalité dans ces demandes. L’alliance militaire « la plus puissante de tous les temps » comme elle le proclame elle-même [1] a beau protester de son caractère purement pacifique et bienveillant (comme en Yougoslavie, comme en Afghanistan, comme en Libye), il est assez compréhensible d’être préoccupé de voir s’installer à 500 km de sa capitale de si magnifiques instruments de puissance et d’hégémonie.
Mais l’OTAN rejette cela une nouvelle fois avec arrogance
Cette politique de surdité envers les préoccupations légitimes de « l’autre » concernant sa sécurité, ne peut et ne pourra conduire à l’avenir qu’à davantage de guerre. Il ne peut y avoir de paix globale que si chacun est en sécurité. Mais l’Occident entend imposer unilatéralement par la force son hégémonie.
L’OTAN affirme que « chaque pays » a le droit d’adhérer à l’Alliance s’il le désire. Bien. Les sondages montraient que le désir d’adhérer à l’OTAN ne dépassait pas les 20% jusqu’en 2012 en Ukraine. Encore moins qu’en Finlande et en Suède. Le gouvernement ukrainien était opposé à l’adhésion ; il a été renversé avec le soutien flagrant des Etats-Unis et l’UE. Alors « l’Ukraine veut rentrer dans l’OTAN » ça signifie quoi exactement ? On a vu après quels chantages de la part des États-Unis, la Turquie et la Hongrie ont finalement levé leur véto à l’adhésion de la Suède. Est-ce donc « la Suède » qui voulait absolument rentrer dans l’OTAN, - ou bien plutôt les dirigeants étatsuniens ?
Boris Johnson a été très clair sur l’enjeu de la guerre actuelle de l’OTAN : « Si l'Ukraine tombe, ce sera une catastrophe pour l'Occident, cela mettra fin à l'hégémonie occidentale ». Il a tout à fait raison.
L’OTAN se décrit elle-même comme une coalition défendant les Valeurs de « liberté individuelle, droits de la personne, démocratie, état de droit » [1]
Ces justes Valeurs l’autorisent bien évidemment à être l’Alliance militaire « la plus puissante de tous les temps », et à continuer à se renforcer tous azimuts, pour le Bien de l’humanité, et, juré, uniquement pour la défense:
« La dissuasion nucléaire est la pierre angulaire de la sécurité de l’Alliance » réaffirme l’OTAN [9] : Le dit « Bouclier anti-missile » (et le retrait du traité ABM en 2003) est la négation même du principe de dissuasion nucléaire réciproque : Il permet d’utiliser l’arme atomique, sans crainte (théorique) de réponse.
« Capacités nucléaires, capacités conventionnelles et capacités de défense antimissiles, complétées par des capacités spatiales et des capacités cyber » [10] : l’Alliance pour le Bien contre le Mal se donne les moyens. L’histoire regorge de ces Empire qui se sont senti obligés de dévaster et détruire, pour la plus grande gloire de Dieu, ou pour amener la Civilisation, etc. Aujourd’hui c’est pour la Liberté et la Démocratie.
Les chiffres entre crochets renvoient aux points de la déclaration de Washington
La Déclaration est complétée d’une Déclaration du Conseil OTAN-Ukraine , qui sonne comme un plan d’action pour l’intégration de l’Ukraine dans l’Otan sans devoir même passer par des discussions entre les « Alliés » et moins encore par des débats parlementaires au sein des différents membres de l’Otan.
Les 11 points de La déclaration du Conseil Otan-Russie
1….Insiste sur « la guerre d’agression, illégale et injustifiable que la Russie a déclenchée en l’absence de toute provocation » … « l’Ukraine tient bon et demeure un pays souverain, indépendant et démocratique »…l’avenir de l’Ukraine , c’est l’Otan..
2. …La Russie porte l’entière responsabilité de cette guerre, violation flagrante du droit international et, notamment de la Charte des Nations Unies … Nous condamnons tous ceux qui facilitent la guerre de la Russie et qui se font l’écho de ses campagnes de désinformation… Cette guerre a fait voler en éclat la paix et la stabilité qui régnaient dans la zone euro-atlantique… nous félicitons le président Zelensky qui est resté déterminé à œuvrer pour une paix globale, juste et durable.. et le soutiennent dans cette démarche.
3…. L’Otan apportera son concours et donnera des conseils à l’Ukraine pour la mise en place d’une architecture de défense aérienne et antimissile intégrée, afin que les capacités dont le pays dispose dans ce domaine puissent devenir pleinement interopérables avec celles de l’Otan.
4. …Les Alliés continuent également à contribuer à la résilience de l’Otan en lui assurant les approvisionnements énergétiques nécessaires essentiels et rendant possible le transport de marchandises et des céréales.
5…. lancement du programme Otan de formation et assistance à la sécurité en faveur de l’Ukraine (formation militaire, livraisons d’équipements et soutien logistique) ,… aider l’Ukraine à transformer ses forces de défense et de sécurité …
6. …confirme l’enveloppe d’au moins 40 milliards d’euros pour 2025 et maintien de l’assistance à la sécurité à un niveau permettant « à l’Ukraine de l’emporter ».
7. …notre coopération s’intensifie. L’intégration de l’ Ukraine à l’Otan s’accroit sur le plan politique. L’Alliance renforce la représentation de l’Otan en Ukraine
8. …Mesures concrètes pour parvenir à une interopérabilité totale avec l’Otan : réformes adéquates du secteur ukrainien de la sécurité et de la défense….aligner le système ukrainien des acquisitions de défense sur les bonnes pratiques en vigueur dans la zone euro-atlantique, dans le cadre de l’examen stratégique du régime des marchés de défense….création du Centre d’analyse, entrainement et formation, installé en Pologne.
9…. Engagements sur le long terme pour que le pays progresse dans la réalisation de ses aspirations euro-atlantiques…
10….Les Alliés soutiennent pleinement l’Ukraine dans son droit de choisir ses propres arrangements de sécurité et de décider librement de son avenir, sans ingérence extérieure. …L’avenir de l’Ukraine est dans l’Otan… Avancées tangibles sont réalisées par l’Ukraine depuis le sommet de Vilnius dans les réformes requises sur les plans démocratique, économique et en matière de sécurité…
11. ..saluons les engagements de sécurité bilatéraux que différents Alliés et partenaires ont conclus avec l’Ukraine pour le long terme sur la base de la déclaration commune de soutien à l’Ukraine publiée par le G7 à Vilnius.. ; ces engagements et les décisions prises lors du présent sommet prévoient la fourniture à l’Ukraine d’un soutien durable et constant pour la défense de sa souveraineté et de son intégrité territoiriale et accompagnent les efforts d’intégration euro-atlantique du pays.