Alerte Otan n° 50 - Octobre 2013
En Syrie la paix n'a pas encore été sauvée

NOTRE VIGILANCE ET NOTRE MOBILISATION SONT PLUS NECESSAIRES QUE JAMAIS

L'Otan – et en tout cas, les Etats membres de l'Alliance les plus pressés de lancer une intervention militaire – viennent de subir un important revers dans la réalisation de leur objectif de guerre. La provocation du lancement des attaques chimiques sur Damas et d'en rendre responsable l'armée syrienne s'est momentanément dégonflée. Les inspecteurs de l'ONU, malgré toutes les manipulations et pressions qu'ils ont reçues, n'ont pas pu conclure à la responsabilité du gouvernement de Bachar Al Asad dans l'organisation de ces massacres à l'arme chimique. La proposition du président russe Poutine de planifier au niveau international le contrôle et la destruction des armes chimiques syriennes a offert de nouvelles possibilités de négociations pour un accord de paix entre les Etats et les mouvements politiques qui le souhaiteraient réellement. En tout cas, le gouvernement syrien l'a saisie, considérant que le soutien politique de la Russie – et son respect de l'accord militaire de longue date avec l'Etat syrien incluant la livraison de missiles de défense très performants- étaient plus importants pour la défense de l'intégrité et de la souveraineté de son pays que la possession de son stock d'armes chimiques.

Ni la paix ni même la concrétisation d'une conférence de Genève 2 , ne sont pour autant assurées. Il faut s'attendre à de nouvelles provocations encore plus sinistres que celle des massacres à l'arme chimique, car le but des principaux Etats de l'Otan et de leurs alliés au Moyen Orient n'est pas d'établir une démocratie ou d'assumer la « responsabilité de protéger » les populations syriennes contre un soi-disant tyran, leur but est de sauvegarder les intérêts des grandes multinationales occidentales et de ne pas perdre leur mainmise dans la région du Moyen Orient.

La Belgique – notre gouvernement – est restée assez attentiste jusqu'à présent. On le doit, en partie du moins, au profond refus de la guerre de la population et aux mobilisations incessantes des associations de paix. Cependant, rien n'est acquis ! Il y a longtemps que l'Otan essaie de lancer une attaque militaire de grande envergure contre la Syrie. C'était déjà clair lorsque l'Alliance a considéré, que « sa frontière Sud » était menacée par les actions de l'armée du gouvernement de Bachar Al Assad à la frontière de la Turquie. Il en est résulté le déploiement de Missiles Patriot à cette même frontière en mai dernier. Cette décision avait reçu l'aval de tous les pays membres.

Il y a longtemps aussi que les bandes armées plus ou moins liées à Al Qaeda reçoivent des fournitures en armes de toutes sortes, par l'intermédiaire des grands alliés de l'Otan que sont le Qatar, l'Arabie Saoudite et la Jordanie, et des moyens financiers considérables pour fabriquer de toutes pièces une « opposition », une ASL, un gouvernement fantôme. Il y a longtemps qu'Israël bombarde les positions syriennes sur le Golan en toute impunité !

Il y a aussi longtemps que notre gouvernement et la plupart des partis politiques de l'opposition en Belgique, encouragent et soutiennent financièrement cette opposition syrienne belliciste, et profondément réactionnaire. L'Union Européenne, lors d'une récente réunion au sommet à Vilnius à laquelle participait le secrétaire général de l'Otan, a adopté à l'unanimuté une déclaration prônant le renversement du Président Bachar Al Assad, chef de l'Etat syrien. Rasmussen a obtenu un engagement déclaré de 11 pays membres de l'UE pour soutenir une éventuelle intervention militaire internationale.

Malgré les hésitations croissantes en son sein, l'Otan poursuit sa croisade, tout en prenant la précaution de ne pas en avoir l'air. Ils trouveront bien les entourloupes nécessaires pour contourner l'absence d'une résolution du Conseil de Sécurité, ou pour apporter l'aide militaire sous d'autres formes. Rappelons-nous que peu de mois avant l'entrée en guerre contre la Libye, les manœuvres militaires aériennes, navales et terrestres de l'Otan se mettaient en place et qu'elles étaient aussi qualifiées de mouvements de routine, de simples avertissements.

C'est pourquoi nous appelons à maintenir et développer les mobilisations contre toute forme de participation à la destruction de l'Etat syrien et à la vigilance la plus grande vis-à-vis de notre propre gouvernement !

19.9.2013 Comité Surveillance Otan

Communiqué du Comité de Surveillance Otan