Alerte Otan n° 73 - Juillet 2019
Éditorial :
Hors de Belgique les F-35 et les bombes atomiques !
SORTIR DU CARCAN DE L’OTAN

Il est utile de rappeler sans cesse que l’Otan maintiendra coûte que coûte sa stratégie nucléaire  et que tous les prétextes sont bons pour garder sa primauté en armes atomiques. Le dernier en date est la menace d’intervention militaire US en réponse à une soi-disant attaque par l’Iran d’un bateau militaire dans le détroit d’Ormuz, qui fait suite à la rupture unilatérale par le gouvernement des Etats-Unis de l’Accord sur le nucléaire avec l’Iran. Avant cela, les USA avaient rompu brutalement le Traité INF avec la Russie. Les pays alliés de l’Otan, dont la Belgique, ont entériné ces décisions prises par les Etats-Unis. La récente réunion des Ministres de la Défense de l’Otan a accepté ces décisions sans la moindre opposition. Le prochain Sommet de l’Otan qui se tiendra en décembre 2019 à Londres va encore aggraver cette situation.

Pourtant, la période de campagne électorale en Belgique a permis de mettre en évidence, grâce à l’action des associations de paix et de la Coalition Belge contre les armes nucléaires, que 53% de la population belge était  opposée à l’achat des F-35 et ne veut les voir dotés de charges nucléaires, et que 65% était pour la signature par la Belgique du Traité de l’ONU d’interdiction totale des armes nucléaires, et très nombreux étaient ceux et celles qui ne voulaient pas que leurs banques investissent dans l’industrie d’armement.

De même les associations de paix ont organisé des interpellations de candidats représentant tous les partis "démocratiques" aux récentes élections et demandé de répondre à un questionnaire précis (voir l’analyse des résultats sur le site de la Cnapd). Une majorité des partis a exprimé un Oui à la demande de signature par la Belgique du récent Traité d’Interdiction totale des armes nucléaires et Non à la présence des bombes atomiques à Kleine Brogel et à la venue de nouvelles bombes B61-12. Mais… ces Oui et ces Non étaient presque chaque fois assorti d’un Mais qui faisait perdre toute force réelle à leur réponse. D’autre part, aucune réponse n’incluait une idée sur Comment faire aboutir cette exigence.

Ainsi, dans toute  la campagne pour les élections européennes, fédérales, régionales ils sont restés silencieux sur la question vitale de la course aux armements, des dépenses folles pour l’armement nucléaire, de la dépendance de la Belgique vis-à-vis de l’Otan, de la politique de l’Union Européenne qui reste fondamentalement accordée à celle de l’Otan. 

Les associations de paix  n’ont pas été invitées aux négociations pour la formation de nouvelles coalitions gouvernementales et leurs revendications totalement ignorées… par les mêmes responsables politiques qui se disaient favorables à celles-ci. Le Mais…. était en fait une fin de non - recevoir qu’ils n’osaient pas exprimer ouvertement. La "société civile" appelée à participer aux négociations  s’est réduite comme peau de chagrin. La lutte continue pour déchirer le contrat F-35 et pour empêcher définitivement la présence de bombes atomiques en Belgique