| imprimer  Mordechaï Vanunu prisonnier d'opinion 11 septembre 2003 
 Mordechaï Vanunu est né le 13 octobre 1954 dans une famille juive 
  résidant au Maroc et qui émigra en Israël en 1963. A 22 ans 
  Mordechaï fut engagé comme technicien à la centrale nucléaire 
  de Dimona, construite au début des années 60 dans le désert 
  du Negef sous l'impulsion de Ben Gourion. Il y travaillera de 1976 à 
  1985 dans l'unité Machon 2 chargée du retraitement du combustible 
  nucléaire usagé en vue de séparer le Plutonium par le tributylphosphate. 
  Selon l'enquête menée par le professeur Barnaby auprès de 
  Vanunu lui-même, la production de Plutonium devait atteindre 40 Kg par 
  an sous forme de sphères métalliques de 4 Kg. S'étant rendu compte que le programme nucléaire d'Israël, 
  prétendu à usage pacifique, était chargé de produire 
  un nombre considérable d'armes nucléaires, Vanunu quitte le Centre 
  nucléaire de Dimona en octobre 1985 suite à un licenciement pour 
  motif de restructuration. Il voyage et lors d'un séjour à Sydney 
  il est accueilli à bras ouverts par le révérend John Mc 
  Knight de l'église anglicane. Deux mois après son arrivée 
  Vanunu se convertit à la religion de son hôte. Suite à des contacts avec les milieux de la presse il est appelé 
  à Londres par la direction du Sunday Times pour vérifier l'authenticité 
  de ses déclarations au sujet de Dimona. C'est là qu'il sera piégé 
  par des agents secrets israéliens qui le suivent depuis Sydney et qui 
  ont reçu des instructions précises de Shimon Pères avec 
  la bénédiction de Madame Thatcher. Invité par Cindy Hanin, 
  agent féminin du Mossad, il quitte volontairement Londres le 30 septembre 
  1986 à 21 h. pour Rome où il est kidnappé et drogué 
  avant d'être expédié clandestinement par bateau en Israël. 
  Vanunu passera son premier mois de détention dans la prison de Gardera 
  et sera soumis aux interrogatoires du Shin Bet d'assez triste réputation. 
  Apparemment ménagé, Vanunu sera transféré à 
  la prison d'Ashkelon sous le nom de David Anoush. Il y est détenu dans 
  une cellule minuscule sans fenêtre, 22 heures sur 24 avec éclairage 
  continu et caméra de surveillance. 
   
    | VANUNU DOCTEUR HONORIS CAUSA DE L'UNIVERSITÉ 
        DE TROMSØLa libération de Vanunu a été 
        réclamée à plusieurs reprises par différents 
        parlements dont l'Européen et l'Australien. Une des dernières 
        distinctions honorifiques qui lui a été attribuée 
        est celle du doctorat Honoris causa décerné le 15 mai 2001 
        par l'Université de Tromsø |  Le 9 octobre 1986 le gouvernement israélien finit par reconnaître 
  qu'il a fait incarcérer Vanunu. Ce dernier parviendra à communiquer, 
  lors de sa deuxième comparution du 22 décembre 1986, un message 
  inscrit sur la paume de sa main: "j'ai été kidnappé 
  à Rome le 30 septembre 1986". La Cour du district de Jérusalem rejeta tous les arguments de la défense 
  selon lesquels il n'y avait pas atteinte à la sûreté mais 
  seulement utilisation des média pour dénoncer l'existence d'un 
  arsenal déstabilisant la région. La Cour refusa la distinction 
  évidente entre une information fournie à un journal et l'espionnage 
  au profit de puissances étrangères. Mordechaï Vanunu sera 
  condamné à une peine d'emprisonnement de 18 ans avec mise au secret 
  à la prison d'Ashkelon. L'intransigeance la plus absolue a été 
  de mise selon un système légal faussé et par ailleurs souillé 
  par un enlèvement illégal préparé sur le sol britannique 
  et effectué en Italie. Mordechaï Vanunu a posé un acte très courageux. En révélant 
  qu'Israël possède un arsenal aussi important que ceux de certaines 
  puissances nucléaires Vanunu a même conforté sa dissuasion 
  nucléaire non officielle. Sur le plan éthique le comportement de Mordechaï Vanunu répond 
  exactement aux propositions d'Einstein en 1946 qui demandait aux scientifiques 
  d'informer le public des déviations perverses de la recherche, indépendamment 
  et en l'absence de tout risque. Le projet d'une protection juridique pour les 
  scientifiques qui dénoncent certaines pratiques contraires au droit international 
  a été repris par le professeur Joseph Rotblat dans son discours 
  qu'il prononça, le 10 décembre 1995, lors de la remise du Prix 
  Nobel de la Paix décerné à l'organisation Pugwash qu'il 
  présidait. Avec Joseph Rotblat nous réclamons de la part des autorités 
  légales d'Israël et au nom des valeurs humaines la libération 
  d'un homme qui s'est sacrifié pour la paix au Moyen-Orient. |