| imprimer  La Turquie va-t-en guerre ! Communiqué de Info-Turk1 octobre 2001
 Une occasion en or pour l'industrie d'armements turque L'Armée turque a finalement décroché l'autorisation de 
  participer à la guerre aux côtés de Washington alors que 
  le ministre turc des affaires étrangères trompait les pays islamiques 
  à Doha en affirmant que la Turquie serait contre des opérations 
  non décidées ou contrôlées par l'ONU. Le 10 octobre 2001, juste après la clôture de la conférence 
  islamique, le Parlement turc a adopté un décret autorisant le 
  gouvernement à envoyer des troupes à l'étranger et à 
  abriter des troupes étrangères dans le cadre de l'opération 
  antiterroriste menée par les Etats-Unis. Le même jour, même avant cette décision,, L'Etat-major de 
  l'Armée turque avait déjà envoyé des officiers de 
  liaison aux Etats-Unis pour assurer la coordination avec Washington dans les 
  opérations contre l'Afghanistan. D'ailleurs, le gouvernement turc avait déjà autorisé les 
  forces américaines et britanniques d'utiliser l'aéroport d'Incirlik 
  pour leurs opérations contre l'Afghanistan ou un autre pays considéré 
  "terroriste" par les USA. De plus, le 8 octobre, plus de 5.000 soldats de 16 pays de l'OTAN avaient entamé 
  des manoeuvres dans le nord-ouest de la Turquie pour tester une réponse 
  militaire commune à une attaque contre un pays membre, au terme de l'article 
  5 de la charte de l'OTAN. Déjà les médias turcs annoncent que deux régiments 
  de l'Armée turque seraient chargés d'effectuer des opérations 
  terrestres en Afghanistan à partir d'Ouzbékistan. Après l'annonce des Etats-Unis au Conseil de sécurité 
  de l'ONU qu'ils pourraient entreprendre "d'autres actions" contre 
  d'autres Etats, il ne sera pas surprenant de voir demain la Turquie frapper 
  l'Irak voisin. Bien entendu, avec les conséquences désastreuses 
  pour la Turquie. Pendant la guerre du Golfe en 1991, la Turquie avait dû d'abord accueillir 
  un flot de milliers de réfugiés kurdes qui fuyaient l'Irak, puis 
  subi de lourdes pertes économiques liées à l'embargo de 
  l'ONU contre Bagdad. Dix ans après, les responsables tirent le bilan 
  de la participation turque au conflit en brandissant le chiffre des pertes liées 
  à l'embargo: 50 milliards de dollars. Les conséquences économiques d'un nouvel affrontement avec le 
  voisin du sud-est seront sans aucun doute plus lourdes pour la Turquie qui traverse 
  depuis fin février une grave crise, alourdie par le ralentissement mondial 
  après les attentats aux Etats-Unis. La Livre turque est dépréciée 
  de plus de 50% par rapport au dollar depuis la crise financière de février 
  dernier. Ce qui est le plus grave est que les peuples de Turquie, turc, kurde, arménien, 
  assyrien, qui ont énormément souffert pendant la sale guerre de 
  quinze ans dans le Kurdistan turc, vont subir une autre souffrance en raison 
  de la dépendance financière et économique du gouvernement 
  aux Etats-Unis d'une part, et d'autre part, à cause des ambitions belliqueuses 
  des militaires qui ne pensent qu'au renforcement de l'Armée et de l'industrie 
  d'armements. La dépêche de l'AFP concernant l'ouverture du 5e salon international 
  de l'industrie de défense, aérospatiale et maritime (IDEF), inauguré 
  le 27 septembre à Ankara, se titrait: "Les attentats font l'affaire 
  des marchands d'armes."  "Les attentats aux Etats-unis profitent déjà aux producteurs 
  d'équipements militaires, et les géants du secteur estiment que 
  la lutte anti-terroriste va entraîner la mise en place de nouveaux concepts," 
  signalait l'AFP. En effet, les commandants de l'Armée turque ont dicté aux gouvernements 
  le financement d'un projet d'armement de 150 milliards de dollars alors que 
  la dette extérieure du pays s'élevait déjà à 
  plus de 120 milliards de dollars. Vu la réalisation de ce projet ambitieux est menacée par la récente 
  crise économique, les chefs de l'Armée turque ont saisi la déclaration 
  de guerre par Bush comme une occasion en or pour obliger le gouvernement à 
  un armement encore plus frénétique, et ce au prix de l'appauvrissement 
  des couches populaires.  INFO-TURK53, rue de Pavie - 1000 BRUXELLES
 
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