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« L’économie de guerre » requiert « la culture de guerre » Claudine Pôlet 22 février 2025 Pour nous convaincre de la nécessité absolue de nous « préparer à la guerre contre l’ennemi systémique » c’est-à -dire la Russie, les dirigeants politiques de notre pays, et en particulier ceux qui s’installent au gouvernement de « l’Arizona », sont en train d’instiller une culture de guerre par tous les canaux de la vie de tous les jours de la population. Les réseaux sociaux, les écoles et universités, les musées, les journaux et magazines, le cinéma, les télés, sont de plus en plus contaminés.
Au début de l’intervention militaire de la Russie en Ukraine en 2022, le Musée Royal de Bruxelles organisait une exposition express, « In the Eye of The Storm », présentant la Russie comme un monstre destructeur de la culture ukrainienne. Depuis cette date, la russophobie s’est amplifiée de façon hystérique, permettant tous les mensonges sur les réalités de l’Union Soviétique, comme celui d’ignorer le rôle essentiel de l’armée soviétique dans la victoire contre le nazisme et dans la libération des camps d’extermination nazis en Europe, dans la mise sur le même pied des signes communistes et des croix gammées. La propagande de guerre est devenue chose courante dans les écoles primaires et secondaires, des militaires y sont envoyés pour inciter les jeunes à rejoindre l’armée. De même les télévisions font de la publicité pour devenir militaire : « ce n’est pas une simple profession, c’est une mission ». Les media censurent d’office tout canal d’information tels que RT, Spoutnik, et se permettent de faire passer pour vraie toute nouvelle qui dénigre la Russie.
A l’Université Libre de Bruxelles, une conférence récente portait comme titre: « les 75 ans de l’OTAN : perspectives historiques et enjeux actuels ». L’Université inter-âges de l’ULB (CEPULB), se présente sur son site, comme organisateur de conférences « ouvertes à toutes et tous, sans diplôme prérequis ou limite d’âge imposée…elle est gérée par un Conseil d’Administration qui se veut progressiste, proche des transformations du monde et de l’évolution de toutes les sciences ». La conférencière était en fait une militaire, commandante d’aviation, qui a participé aux missions de l’ISAF en Afghanistan. Elle est également attachée de recherche au CESD (centre d’études de sécurité et de défense, un des départements de l’IRSD, lui-même centre de réflexion de référence spécialisé du ministère de la Défense belge).
Tout son exposé a consisté en une défense inconditionnelle de l’OTAN, une apologie de ses politiques et actions militaires depuis sa naissance en 1949, par « peur de l’expansionnisme de l’URSS » et un plaidoyer pour montrer le caractère actuel « indispensable » de l’Alliance Atlantique, face à « l’ennemi systémique », la Russie. Tout cela accompagné de « toutes les preuves » (non montrées…) que Poutine veut employer les armes atomiques et que l’OTAN est le seul moyen de se débarrasser de cet « ennemi systémique ». Pour la commandante d’aviation, répétant toutes les résolutions du dernier sommet de l’OTAN, il est entièrement légitime de renforcer « l’économie de guerre » en Belgique et dans l’Union Européenne, de soutenir l’Ukraine à tout prix. Seule « revendication » : il faudrait quand même que l’Europe augmente ses propres capacités de défense et qu’il y ait un SACEUR européen pour diriger le SHAPE.
Les personnes présentes à la conférence n’ont eu droit qu’à trois questions, sans aucun débat. A la question concernant les bombes atomiques et les bombardiers F-35 US présents en Belgique, la commandante d’aviation a répondu que « c’était un sujet protégé par le secret-défense. Mais, au cas où nous aurions ces bombes, il faut les considérer comme un bien ». C’est donc ainsi, entre autres faits, que l’ULB, haut-lieu de Culture de la Libre Pensée et de l’Esprit Critique, participe à la propagande de guerre, à la justification « scientifique » de l’adage : « Si tu veux la paix, prépare la guerre ».
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