« Choqué par le terrible meurtre à Lviv d’Andriy Parubiy, le vrai symbole de la révolution de Maïdan » s’est affligé le Commissaire européen de la défense Andrius Kubilius, après un message tout aussi ému et quasi identique de la présidente du Parlement Européen Roberta Metsola. A l’annonce de la mort par balles de l’ancien président du Parlement ukrainien les hommages se sont multipliés - « un meurtre horrible », pour Zelensky, un « tir en plein cœur de l'Ukraine » pour Porochenko.
Les médias oublient soigneusement que Parubiy était le co-fondateur en 1991, du Parti social-national d’Ukraine, parti sans équivoque néo-nazi, qui reprenait pour emblème la « Wolfsangel » de la division « Das Reich ». Ils ne rappellent pas davantage la déclaration télévisée du président du Parlement ukrainien, en 2018, selon laquelle « Hitler était le plus grand démocrate de l’Histoire »1.
En 1999, Parubiy fonde les Patriotes d'Ukraine, une organisation paramilitaire, dont l’affiche ne laisse pas beaucoup de place au doute :
« Le vrai symbole de la révolution de Maïdan » avait effectivement joué un rôle essentiel dans ce coup d’Etat travesti en révolution : Parubiy était alors le commandant du camp de tentes et organisait les milices d’« autodéfense» du Maïdan. C’est de toute vraisemblance lui qui a organisé les fameux snipers du Maïdan, qui le 20 février 2014 ont tiré à la fois sur la foule et sur les forces de l’ordre, faisant plus de 60 morts. Le massacre bien sûr attribué au ‘régime’, avait précipité la chute et la fuite de Ianukovitch.
Le 2 mai 2014, à Odessa, des bandes fascistes qu’on avait fait venir par train et bus encerclent un rassemblement protestant contre les décrets antirusses pris par le régime issu du « Maïdan », et boutent le feu à la Maison des syndicats où les manifestants s’étaient retranchés. Plusieurs dizaines sont brûlés vifs, ou asphyxiés, d’autres qui essaient d’échapper aux flammes sont achevés à coups de barre de fer.
En 2020 le Bureau d’investigation d’Ukraine avait engagé une procédure (avortée) contre Parubiy pour son implication dans ce massacre. Sa défense est édifiante : « Le Bureau d’investigation a engagé une affaire pénale à mon encontre. Pour avoir organisé la défense d’Odessa au printemps 2014. Par contre, dans la lettre que j’ai reçue, le Bureau appelle cela "les émeutes de masse". L'opposition courageuse des autorités et de la société civile ukrainienne à l’invasion hybride menée par la Russie de Poutine (...) est appelée "création et de la coordination par Andriy Parubiy de groupes armés publics afin de mener des émeutes à Odessa" »2
Parubiy faisait scander par la foule de « l’Euromaïdan » les slogans directement issus du mouvement fasciste ukrainien des années 1930, « Gloire à la Nation, Mort aux ennemis ! », « Ukraine au-dessus de tout », et le fameux « Gloire à l’Ukraine, Gloire aux héros ! », « Slava ukrajini, heroyem slava! », dont la première partie est régulièrement reprise en conclusion des communications des responsables de l’UE.
« Parubiy était un combattant pour la liberté de l’Europe, l’ennemi de nos ennemis » écrit l’ancien directeur des services de renseignement d’Estonie. L’Europe de 2025 a de bien inquiétantes références.
1. https://russiepolitics.blogspot.com/2018/09/billet-dhumeur-m-de-rugy-considerez.html
2. https://www.ukrinform.fr/rubric-polytics/2786284-lancien-president-de-la-verkhovna-rada-accuse-detre-implique-dans-les-evenements-survenus-a-odessa-le-2-mai-2014.html