Extraits de la Déclaration du Sommet de l'Otan


5 septembre 2014

Déclaration du sommet du Pays de Galles publiée par les chefs d'État et de gouvernement participant à la réunion du Conseil de l'Atlantique Nord tenue au pays de Galles les 4 et 5 septembre 2014.

Points (parmi les 113) concernant l'Irak et la Syrie

32 à 38.
Nous sommes profondément préoccupés par l'accroissement de l'instabilité et par l'amplification des menaces transnationales et multidimensionnelles dans toute la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Ces menaces pèsent directement sur la sécurité des populations vivant dans cette région, ainsi que sur notre propre sécurité. La paix et la stabilité dans cette région sont essentielles pour l'Alliance. Nous soulignons dès lors qu'il faut que s'instaure un calme durable et que cesse la violence. Nous continuons de soutenir les aspirations légitimes des peuples de cette région à la paix, à la sécurité, à la démocratie, à la justice, à la prospérité, ainsi qu'à la préservation de leur identité. Nous continuerons de suivre de près la situation et étudierons les options pour une éventuelle aide de l'OTAN aux efforts bilatéraux et internationaux qui viseraient à promouvoir la stabilité, ainsi qu'à contribuer à la réponse apportée à la crise qui s'intensifie dans la région du Moyen-Orient et aux menaces qui en émanent.

Le prétendu « État islamique en Iraq et au Levant » (EIIL) représente une grave menace pour le peuple iraquien, pour le peuple syrien, pour l'ensemble de la région et pour nos pays. Nous sommes indignés par les attaques barbares perpétrées récemment par l'EIIL contre toutes les populations civiles, en particulier par le fait que des communautés religieuses et ethniques entières soient prises pour cibles de manière systématique et délibérée. Nous condamnons avec la plus grande fermeté les actes violents et lâches commis par l'EIIL. Si la sécurité de l'un des Alliés est menacée, nous n'hésiterons pas à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer notre défense collective. La dégradation rapide de la situation de sécurité en Iraq et la menace croissante que représente l'EIIL soulignent la nécessité d'une solution politique s'appuyant sur un gouvernement iraquien inclusif au sein duquel toutes les confessions sont représentées. Par ailleurs, compte tenu des conséquences humanitaires dramatiques de la crise et des répercussions de celle-ci sur la stabilité et la sécurité de la région, de nombreux Alliés ont déjà fourni ou proposent à l'Iraq une assistance bilatérale sur le plan humanitaire et de la sécurité.

Nous réaffirmons l'attachement constant de l'OTAN à son partenariat avec l'Iraq, qui nous permettra de redynamiser nos efforts visant à aider ce pays à mettre en place des forces de sécurité plus efficaces. Ce partenariat prévoit, dans le cadre du programme individuel de partenariat et de coopération existant, une coopération dans les domaines du dialogue politique, de la formation et de l'entraînement, de la réponse au terrorisme, de l'établissement des institutions de défense, de la sécurité des frontières, et de la stratégie de communication. Les Alliés et les partenaires doivent continuer de contribuer, par les canaux appropriés, à la coordination de l'aide humanitaire destinée à l'Iraq. Nous nous félicitons du rôle que joue le Centre euro-atlantique de coordination des réactions en cas de catastrophe.

Nous sommes également convenus que l'OTAN contribuera à coordonner l'aide à la sécurité apportée à l'Iraq par les Alliés et les partenaires. Cela pourrait également comporter une aide à la coordination du transport permettant de fournir cette assistance. Si le gouvernement iraquien en fait la demande, l'OTAN se tiendra prête à envisager de prendre des mesures dans le cadre de son initiative de renforcement des capacités de défense et des capacités de sécurité s'y rapportant, en vue de mettre en train cet effort à brève échéance. L'OTAN soutiendra les efforts entrepris au niveau bilatéral par des Alliés et des partenaires en sollicitant et en coordonnant, sur une base volontaire, le recours aux moyens de renseignement, de surveillance et de reconnaissance. En outre, les Alliés s'efforceront d'accroître leur coopération pour ce qui est de l'échange d'informations sur les combattants étrangers rentrant dans leur pays.

Nous continuons de suivre la crise actuelle en Syrie avec beaucoup d'inquiétude. Nous condamnons avec la plus grande fermeté la campagne de violence menée à l'encontre du peuple syrien par le régime de Bachar al-Assad, à l'origine du chaos et de la dévastation qui sévissent à présent dans le pays. Nous appelons le gouvernement syrien à se conformer pleinement aux dispositions de toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU et à s'engager immédiatement dans une véritable transition politique conformément au Communiqué de Genève du 30 juin 2012. Nous pensons qu'une transition politique négociée est essentielle pour mettre un terme au bain de sang. Nous soulignons le rôle important joué par l'opposition modérée pour protéger les communautés contre la double menace que représentent la tyrannie du régime syrien et l'extrémisme de l'EIIL. Les combats qui durent depuis plus de trois ans ont eu des conséquences dramatiques sur le plan humanitaire, et une incidence croissante sur la sécurité des pays de la région. Malgré les possibles effets déstabilisateurs sur leurs économies et leurs sociétés, la Turquie, pays membre de l'OTAN, la Jordanie, un de nos partenaires dans la région, et le Liban, voisin de la Syrie, accueillent généreusement des millions de réfugiés et de Syriens déplacés. Le déploiement de missiles Patriot pour défendre la population et le territoire de la Turquie démontre avec force la détermination et la capacité de l'OTAN à assurer la défense et la dissuasion contre toute menace potentielle pesant sur l'un des Alliés…..(…)

Depuis sa récente progression en Iraq, l'EIIL constitue une menace transnationale. Le régime de Bachar al-Assad a contribué à l'émergence de l'EIIL en Syrie et à l'expansion de ce dernier au-delà des frontières de ce pays. La présence de l'EIIL tant en Syrie qu'en Iraq est une menace pour la stabilité de la région. L'EIIL est également devenu un obstacle majeur au règlement politique en Syrie, et il fait peser un risque grave sur la stabilité et l'intégrité territoriale de l'Iraq. Les habitants de la Syrie et de l'Iraq, et plus généralement de la région, ont besoin de l'aide de la communauté internationale pour contrer cette menace. Une approche internationale coordonnée est nécessaire.