Des organisations de paix réagissent à l'expansion de la mission belge en Afghanistan

Vrede, Intal, CNAPD, CSO et MIR-IRG.
1 avril 2009

Communiqué de presse - 1/04/2009
 
Arrêter la logique de guerre!

Avec la décision d’envoyer 150 militaires supplémentaires et deux F16 en Afghanistan, le gouvernement s’enfonce dans la logique de guerre. Le mouvement pour la paix s’est opposé dès le début à cette guerre et à la participation de la Belgique. L’année dernière, les mouvements de paix et de solidarité Nord-Sud ont mené des actions de protestation devant le Ministère de la défense. A l’époque, une délégation a été reçue par le cabinet du Ministre et a remis un paquet de 6500 signatures de citoyens inquiets qui demandaient de ne pas envoyer nos F16. Mais apparemment, le gouvernement n'y a prêté aucune attention.

L’opération ISAF risque de déstabiliser la région. Elle apporte de l’eau au moulin des Talibans et des autres organisations islamistes radicales. Le Pakistan puissance nucléaire risque progressivement d’être aspirée dans le conflit. En Afghanistan, les troupes occidentales ont déjà provoqué la mort d’un nombre inacceptable de victimes civiles. Selon les Nations Unies (UN Assistance Mission in Afghanistan  - UNAMA) en 2008, 828 civils seraient morts des suites de la violences des forces militaires internationales, soit 199 de plus 2007. Cela correspond à 39 pour cent de tous les décès de civils, et 64% de ceux-ci (552 personnes) sont la conséquence de bombardements aériens.
 
Les F-16 belges ne sont pas seulement là pour la dissuasion, mais aussi pour les opérations de bombardement. Mais le public belge n'a pas le droit de savoir où, à quelle fréquence ni avec quel résultat. Notre ministre de la Défense a refusé tout commentaire sur les F-16 belges en opérations à Kandahar. Les bombardements aériens ne peuvent pas être une contribution au bien-être du pays. Les nombreux décès de civils engendrent beaucoup de mécontentement dans la population. Le 9 mars 2009, des centaines d’Afghans en colère ont bloqué un convoi militaire américain dans la province de Khost pour protester contre la mort de civils tués le matin même. Comme édulcorant, le gouvernement augmente l’aide au développement à ce pays. Couplé à l'accroissement de l'aide militaire, cela ressemble plutôt à un lubrifiant pour faire passer les opérations de guerre.
 
La Belgique renforce également ses efforts pour entraîner les soldats afghans. Où va mener la formation de l'armée nationale, alors que nous voyons que le gouvernement a gaspillé toute autorité démocratique?
 
Le fond de l’affaire est que les États unis dirigent complètement cette guerre, alors que l’OTAN la voit comme un test pour de futures interventions militaires. Ce conflit s’inscrit en outre dans des objectifs géostratégiques, en vue de contrôler l’accès aux ressources énergétiques en Asie centrale
 
La décision belge cherche tout d’abord à démontrer la loyauté aux États-Unis. Le bien être des Afghans ne vient qu’en deuxième position.
 
Nous répétons nos demandes :