Nettoyage ethnique au Kosovo : Un voyage pour rompre cinq ans de silence

Georges Berghezan
7 novembre 2004

Cinq ans après les bombardements de l'OTAN et l'instauration d'un protectorat international, le Kosovo fait l'objet d'une étrange amnésie médiatique, rarement troublée par des élections ou une vague de violences particulièrement sanglantes.

C'est pour se rendre compte de visu de la situation dans ce territoire géré officiellement par l'ONU et occupé par près de 20.000 soldats sous commandement OTAN (constituant la KFOR) que le Comité de Surveillance OTAN a pris l'initiative d'organiser cet été un voyage d'inspection citoyenne au Kosovo. Ce voyage, auquel ont participé une douzaine de personnes originaires, pour la plupart, de Belgique et de France, s'est concentré sur le sort des minorités vivant ou ayant vécu au Kosovo, soit environ 20 % des deux millions de personnes qui y vivaient jusqu'au début des bombardements de l'OTAN en 1999. Leur situation avait été évoquée – pratiquement pour la première fois – en mars dernier par les médias internationaux, lors de trois jours d'émeutes orchestrées par des extrémistes albanais et ayant visé non seulement les Serbes, mais également les Roms et les Ashkalis1. Selon la police de la mission de l'ONU (MINUK), le bilan de ces événements s'élève à 19 morts, près d'un millier de blessés (dont 65 « internationaux ») et plus de 4.000 expulsés. En outre, 800 maisons et 29 églises ou monastères serbes orthodoxes ont été détruits ou gravement endommagés.

Bien que décidé avant ces événements, le voyage d'inspection a été fortement marqué par cette vague de violences. Celle-ci doit cependant être replacée dans son contexte. Depuis l'arrivée des troupes de l'OTAN en juin 1999, si la quasi-totalité des Albanais qui avaient fui le Kosovo durant les bombardements sont rentrés chez eux en quelques semaines, près des trois-quarts des membres de minorités ont dû le quitter. Au lieu du paradis multi-ethnique promis par Blair et Clinton pour justifier une campagne de bombardements décidée en violation flagrante de la Charte des Nations Unies, le Kosovo est devenu un enfer pour tous ceux n'appartenant pas à la nation albanaise. Les émeutes de mars ne représentent donc que le « sommet de l'iceberg » de ce nettoyage ethnique toujours en cours et semblaient surtout viser – comme nous avons pu le constater au cours de notre itinéraire – certaines localités spécifiques, notamment situées sur certains grands axes.

S'étant déroulé du 13 au 22 août au moyen de véhicules particuliers, notre voyage a débuté par des rencontres avec des « personnes déplacées », selon l'appellation officielle de ces réfugiés qui ont quitté leur région d'origine, mais sans franchir les frontières de la Serbie-Monténégro, l'état auquel appartient formellement – pour combien de temps encore ? – le Kosovo.

Nous avons d'abord visité des Serbes installés dans des baraques pour ouvriers de chantier à Pozega (ouest de la Serbie), puis des Roms dans des hangars aménagés en chambres à Leposavic (extrême nord du Kosovo, resté sous contrôle serbe). Ce qui nous a frappé fut la similarité des expériences et des conditions de vie, d'une extrême précarité pour les uns et les autres, à la limite de la survie matérielle, et sans espoir de retour avant longtemps. Le 17 juin 1999, les Serbes, originaires d'un village proche de Klina, ont reçu deux heures de délai de l'armée italienne pour faire leurs bagages. Celle-ci ne prit même pas la peine de les escorter, ce qui valut aux villageois une nuit infernale sous les balles de l'Armée de libération du Kosovo (UCK). La veille, la même UCK, arrivant avec les soldats français, donnait aux Roms de la mahala de Mitrovica, le plus grand quartier rom du Kosovo, cinq minutes pour quitter à jamais leurs maisons, avant de les piller et de les incendier. Le lendemain, à Mitrovica, notre visite des ruines de la mahala , s'étendant sur un kilomètre sur la rive sud de l'Ibar, sera écourtée par des manœuvres d'intimidation de quelques Albanais.

Le franc-parler du médiateur

Une des personnalités les plus passionnantes rencontrées pendant notre séjour fut l'ombudsman Marek Nowicki. Bien que nommé par le SRSG2, qui peut également le démettre, le Polonais – rencontré dans ses bureaux de Pristina – est indépendant de la structure de la MINUK et accomplit son travail de médiation et de surveillance des droits humains avec une grande rigueur depuis plus de quatre ans.

Disposant d'une influence limitée sur les institutions internationales et locales, et n'ayant pas juridiction sur les activités de la KFOR, il est bien conscient de ne disposer finalement que d'un pouvoir moral, renforcé par la confiance qu'il détient auprès des populations. Les plaintes qu'elles lui adressent sont essentiellement de deux types : celles touchant aux activités mafieuses (typiquement : la construction illégale d'immeubles, avec la complicité des autorités municipales) et celles relevant des relations interethniques. Il condamne la récente réforme de l'enseignement secondaire, tendant à empêcher que des élèves de minorités puissent faire des études supérieures dans le reste de l'ex-Yougoslavie. Il n'est pas tendre envers la MINUK, dont il épingle l'incompétence et les manipulations, notamment envers des déplacés incités à revenir dans des zones mal protégées. Ainsi, les Ashkalis expulsés de Vucitrn en mars avaient été convaincus l'année précédente par la MINUK, alors qu'ils se trouvaient en Serbie depuis leur première expulsion en 1999, de revenir au Kosovo. L'ombudsman dénonce également vivement l'attitude de certains pays européens, dont l'Allemagne, qui renvoient des réfugiés non albanais au Kosovo, au mépris des recommandations de plusieurs institutions internationales. Il n'hésite pas à prendre des positions peu « politiquement correctes » en critiquant les bombardements de 1999 et le chantage au Tribunal de La Haye exercé encore et toujours par l'Occident envers la Serbie, ou en soutenant les « structures parallèles » maintenues par les Serbes dans le nord du Kosovo. Il considère que, malgré les efforts allemands, les réels détenteurs du pouvoir au Kosovo sont le crime organisé – qui orchestrerait le nettoyage ethnique avant tout pour s'emparer des propriétés des expulsés – et les Etats-Unis, dont l'immense base de Camp Bondsteel serait la preuve d'un intérêt soutenu pour la région.

Le cyber-moine

L'autre rencontre marquante du voyage fut celle avec le moine Sava Janjic, au monastère de Decani, niché au pied de hautes montagnes qui le séparent de l'Albanie. Au centre de l'enceinte protégée par des soldats italiens, s'élève une imposante église de marbre ocre et rose du 14 ème siècle. Le Père Sava Janjic est surnommé le « cyber-moine » pour son utilisation depuis les années '90 des moyens électroniques d'information. Référence morale pour de nombreux Serbes, figure emblématique d'un clergé enraciné dans l'histoire de son peuple, il nous a dressé un tableau plutôt sombre de la situation actuelle au Kosovo.

Il évoque « l'effondrement » de l'administration de l'ONU depuis les événements de mars et le « chaos total » qui règne dans la province, au détriment de toute la population et des minorités en particulier. Il est fort déçu des premières déclarations du nouveau gouverneur, Soren Jessen-Petersen, qui semble faire de l'indépendance du territoire l'objectif de son mandat, et renoncer à la politique officielle des « normes (relatives aux droits de l'homme et des minorités) avant le statut (final du Kosovo) ». Selon Janjic, on semble ainsi vouloir récompenser le nettoyage ethnique au lieu de le sanctionner, d'autant plus que l'impunité continue à être pratiquement garantie aux tueurs de Serbes. N'espérant rien des « mercenaires internationaux » que sont à ses yeux les milliers de fonctionnaires et policiers de la MINUK seulement motivés par leur carrière et leurs hauts salaires, il considère que « les gouvernements occidentaux sont en train de créer le territoire le plus monoethnique d'Europe ». Seuls les Etats-Unis auraient de l'autorité sur le leadership albanais : en mars, le monastère a été sauvé par un coup de fil de l'amiral Johnson, chef de l'OTAN pour le Sud de l'Europe, menaçant Ramush Haradinaj (ancien chef local de l'UCK et leader du 3 ème parti du Kosovo) de représailles si les lieux étaient attaqués. Ailleurs, l'arrivée de soldats états-uniens a instantanément ramené le calme parmi les émeutiers. Il dénonce enfin l'attitude de Belgrade, en particulier le nouveau gouvernement de Vojislav Kostunica, qui a coupé tous les programmes d'aide au Kosovo et semble avoir relégué la province au plus bas niveau de ses priorités.

Outre les témoignages, largement convergents, de deux personnalités exceptionnelles (voir les encadrés), et ceux de leaders serbes, roms et gorans3, la plus grande partie du voyage fut consacrée à des séjours dans les diverses enclaves où sont reléguées les minorités et à des visites rapides des lieux les plus touchés par les émeutes de mars. Le spectacle le plus affligeant fut celui de Prizren, deuxième ville du Kosovo et, jusqu'il y a peu, une des plus belles villes des Balkans. Epargnée par le conflit de 1998-99, la vieille ville – à laquelle on a accès par une série de petits ponts – était un joyau où se mélangeaient églises orthodoxes serbes et catholiques albanaises, mosquées de l'ère ottomane, petits commerces, maisons particulières, fontaines, ruelles et places animées. La ville est maintenant défigurée, le feu ayant ravagé tout ce qui pouvait évoquer une présence serbe. Le vieux quartier serbe, à flanc de colline, n'est plus qu'un alignement de ruines branlantes entourées de barbelés. L'église St-Sauveur (14 ème s.), qui surplombe le quartier, a été incendié et s'est partiellement effondrée, tout comme, en contrebas, la massive église St-Georges (19 ème s.), laissant la mosquée Sinan Pacha sans rivale à l'assaut du ciel de Prizren. Le séminaire de théologie, où une poignée de Serbes étaient réfugiés jusqu'en mars, est un amas de cendres, et le feu a même endommagé les maisons albanaises environnantes. A côté, un glacier goran nous fait part – en serbo-croate, mais à voix basse – de sa désolation, mais dit que le choix qui s'offre à lui est clair : se taire ou risquer la mort.

Quelques dizaines de kilomètres au sud de Prizren, se dressent les montagnes de la Gora, séparant le Kosovo de la Macédoine et l'Albanie. Y vivent les Gorans (littéralement : « ceux d'en haut »), petit peuple slave, pratiquant l'islam et parlant une langue un peu plus proche du macédonien que du serbe. Ils partagent la ville de Dragas avec des Albanais, maintenant majoritaires, avec lesquels ils vivent en assez bonne entente. Nous sommes là dans la seule ville du Kosovo à majorité albanaise où un parler slave est parlé librement, y compris par les Albanais. En effet, les Gorans ne parlent que peu l'albanais et la langue de communication est donc le goran ou le serbe. Cependant, pratiquement toutes les inscriptions visibles en rue, y sur l'école, sont écrites uniquement en albanais. En juin 1999, l'UCK vint y semer le chaos, sous l'œil complaisant des soldats allemands. Onze Gorans ont été tués, des centaines ont été expulsés de leurs logements, de leurs commerces, de leurs emplois. Également utilisé contre les Roms, le prétexte était qu'ils auraient « collaboré » avec les Serbes, un concept suffisamment vague pour incriminer quiconque avait mis un pied dans une école publique ou un bureau de poste au cours du règne de Milosevic. Heureusement, les Allemands ont rapidement été remplacés par des soldats turcs qui ont rétabli un semblant d'ordre dans la région.

Si les Gorans n'ont plus subi d'attentat depuis 2002, leur exode continue, menaçant la survie même de cette communauté. Ainsi, ils seraient désormais trois fois plus nombreux à Belgrade que dans la Gora, leur foyer d'origine, comprenant Dragas et une douzaine de villages. Les départs sont avant tout motivés par l'absence d'emplois et de perspectives économiques. Jusqu'en 1999, Dragas comptait bien deux usines textiles, traitant la laine des troupeaux des alentours. La première a été détruite par des bombes de l'OTAN et la seconde a été fermée par les forces d'occupation dès leur arrivée. Ce peuple aux traditions encore très fortes et d'une grande hospitalité, même à l'échelle des Balkans, doit affronter une autre menace : celle de l'assimilation bosniaque. En effet, le parti au pouvoir en Bosnie, le SDA, est très actif dans la région et pousse la population gorane à changer d'identité en se déclarant « bosniaque ». S'ils parlent, comme les Bosniaques, une langue slave et pratiquent la même religion musulmane, les Gorans ont un mode de vie et des traditions qui n'ont rien à voir avec la Bosnie. Le développement du SDA menace l'existence du parti goran, qui comptait un siège dans le parlement kosovar sortant. En plus de pressions pour une pratique religieuse plus stricte, les Gorans sont incités à se scolariser en « bosniaque », la variante de la langue serbo-croate parlée en Bosnie, alors qu'ils ont toujours opté pour la variante serbe de cette langue. Cette activité du SDA serait le fruit d'un accord entre leaders albanais de Pristina et bosniaques de Sarajevo en vue d'assimiler les Gorans et d'autres petits peuples slaves musulmans. Effectivement, les communautés se déclarant bosniaques, présentes surtout à l'ouest du Kosovo, sont apparemment celles qui, parmi les multiples minorités de la province, connaissent le moins de problèmes de la part des extrémistes albanophones.

Si l'intolérance caractérise les relations entre la majorité albanaise et les minorités, celle-ci varie d'intensité suivant les lieux et les peuples visés. Les derniers Croates du Kosovo – 200 à 300 personnes – sont retranchés dans la bourgade de Janjevo, au pied de hautes montagnes. Si, actuellement, ils ne semblent plus connaître de problèmes de sécurité et vivent essentiellement d'une aide massive de l'église catholique croate, l'année 1999 a vu le départ de la majorité d'entre eux, notamment ceux qui peuplaient deux villages des environs. A proximité, dans l'enclave serbe de Gracanica, des Roms vivent dans une misère abjecte, souffrant de maladies chroniques notamment dues à la totale insalubrité de leurs logements. Oubliés des quelques ONG humanitaires actives dans la région, ils sont nombreux à être originaires de Pristina, d'où ils furent expulsés il y a cinq ans. Les relations avec les Serbes de l'enclave ont l'air correctes, comme semble en attester le fait que leurs enfants jouent ensemble dans le quartier. Trente kilomètres plus loin, les quelques dizaines de foyers roms subsistant dans la ville de Gnjilane connaissent des conditions matérielles infiniment meilleures. Mais, là, le problème de sécurité se pose avec acuité et le romany est une langue bannie en-dehors des quelques rues où il vivent. Ils ont de bons contacts avec leurs voisins albanais. En mars, alors que la police et la KFOR étaient aux abonnés absents, ce sont ces voisins qui les ont sauvés de la foule qui voulait brûler leurs maisons. Les derniers Serbes de Gnjilane n'ont pas eu cette chance : leur église et leurs maisons ont fait les frais, les forçant à quitter finalement une ville où ils étaient une dizaine de milliers jusqu'en 1999. Dans la région, qui n'avait connu aucune violence interethnique jusqu'au début des bombardements de l'OTAN, subsistent néanmoins plusieurs villages serbes jouissant habituellement d'une relative sécurité.

Ceci n'est malheureusement pas le cas de la plupart des enclaves serbes, comme celle de la ville de Kosovo Polje, près de Pristina, durement touchée par les émeutes de mars. Alors qu'ils y étaient majoritaires jusqu'en 1999, les derniers Serbes de la ville sont regroupés dans un seul et unique immeuble où, par mesure de confiance, on a également installé quelques policiers de la MINUK. La situation est similaire à Lipljan, bourgade traversée par la route Pristina-Prizren. Les maisons serbes ayant échappé à la destruction sont reliées entre elles par un dédale de sentiers. Si des ouvriers albanais réparent quelques maisons incendiées, en application d'un programme de reconstruction auquel a souscrit le gouvernement kosovar après les émeutes de mars, les Serbes craignent que, dès qu'elles seront achevées, elles seront à nouveau brûlées, comme cela s'est déjà produit ailleurs. La méfiance intercommunautaire est telle que les Serbes ne mettraient pour rien au monde le pied au marché se déroulant sous leurs yeux, à quelques dizaines de mètres de certaines de leurs habitations.

Plus au sud, les Serbes et Roms d'Orahovac vivent à quelques centaines dans le haut de la ville, entourés par une écrasante majorité albanaise. Ici, le mois de mars n'a produit que des dégâts relativement mineurs et seuls deux Serbes ont été blessés. L'époque la plus dure fut celle qui suivit immédiatement l'arrivée des troupes internationales, en l'occurrence des soldats hollandais. Ceux-ci se sont comportés d'une manière excessivement partiale, en parfaite entente avec l'UCK, dont Orahovac était un des principaux fiefs urbains. Ainsi, accusés de crimes de guerre par l'UCK, tous les intellectuels serbes ont été arrêtés par la KFOR, et certains d'entre eux n'ont été libérés parfois qu'après de longues années de prison.. Un véritable chantage envers les escortes était exercé par les Hollandais, et de manière plus feutrée par les Allemands qui les ont remplacés au début 2000. Une femme, frappée par une crise cardiaque, est morte à côté des barbelés du ghetto, parce que les soldats bataves réclamaient 48 heures de délai pour les « urgences ». A quelques kilomètres de là, le petit village médiéval de Velika Hoca connaît une situation un rien meilleure. Une bonne moitié de ses 1.200 habitants est toujours là, mais les paysans craignent de cultiver la plus grande partie de leurs champs et de leurs vignes, situés hors de vue du village.

Le plus choquant dans le nettoyage ethnique en cours au Kosovo est l'indifférence totale qui l'entoure, en flagrant contraste avec l'hyper-médiatisation des événements d'il y a quelques années. Pourtant, davantage de personnes ont été tuées en raison de leur appartenance ethnique depuis la fin des bombardements de l'OTAN – en période de paix – qu'avant leur déclenchement – lors du conflit serbo-albanais. Comme le disait le député goran Rustem Ibisi, l'intervention occidentale a produit une « épidémie de haine » à l'encontre des minorités du Kosovo. Les dirigeants occidentaux, qui prétendaient régler par les bombes une « catastrophe humanitaire », l'ont en réalité provoquée. Les troupes de l'OTAN et l'administration de l'ONU sont en train de réussir ce qu'aucun chef de guerre des Balkans n'avait réussi à accomplir de manière durable : créer un territoire « ethniquement pur ». Un succès qui explique à lui seul le mur de silence qui enferme le Kosovo…

Georges Berghezan

1. Les Ashkalis sont apparentés aux Roms, bien que leur langue maternelle soit l'albanais.

2. « Représentant spécial du Secrétaire général » de l'ONU, actuellement le Danois Jessen Petersen, il dirige la MINUK et fait office de « gouverneur » du Kosovo.

3. Les Gorans sont un petit peuple montagnard, slave et islamisé.