Claudine Pôlet
2 décembre 2025
Les États-Unis sont en train de préparer une possible invasion ou, en tout cas, une forte agression militaire contre le Venezuela. Le but, à peine voilé de ce déploiement de forces c’est de provoquer un « changement de régime » au Venezuela. Ces tentatives ne datent pas d’aujourd’hui, elles remontent déjà aux débuts de la Révolution Bolivarienne, dirigée par Hugo Chavez, depuis le début de sa prise de pouvoir, révolution qui a permis de réaliser des progrès sociaux et économiques immenses en faveur du peuple et mis en place une réelle démocratie sociale, participative et protagoniste. Celle-ci peut aussi s’appuyer sur une armée renforcée par des milices populaires, qui assurent maintenant une défense totale du pays. C’est important, ici en Belgique et dans l’Union Européenne, de manifester notre soutien et solidarité avec ces États d’Amérique Latine, comme le Venezuela, la Colombie, dont les dirigeants lèvent à nouveau le drapeau du progrès social et expriment la volonté d’une véritable paix, celle qui s’accompagne de la justice sociale et de l’égalité entre les humains.
Pour le moment, l’OTAN n’intervient pas directement dans ce conflit, mais il ne faudra pas longtemps pour que le Venezuela et la Colombie soient considérés comme les ennemis à ajouter à « l’Axe du Mal », aux côtés de la Russie, la Chine, l’Iran, la Corée du Nord.
Pour mieux comprendre ces événements, il est utile de connaître les prises de positions « officielles » du Venezuela, de Colombie, comme cette « Lettre du Président Nicolas Maduro » adressée à la Conférence du CELAC tenue très récemment en Colombie. Le texte intégral de cette Lettre, et d’autres documents seront publiés sur notre site du Comité de Surveillance Otan.

Aux Présidents et Chefs d’État de la Communauté d’États latino-américains et Caribéens (CELAC) et aux Peuples d’Amérique Latine et des Caraïbes :
Depuis Santa Marta (Colombie), témoin des derniers jours du Libérateur Simon Bolívar, je m'adresse à vous au nom du peuple vénézuélien, guidé par le souvenir de notre histoire. Ici, où Bolívar prononça sa dernière proclamation le 10 décembre 1830, nous léguant un message toujours d'actualité : « Œuvrez tous pour le bien inestimable de l'unité », nous nous rassemblons aujourd'hui pour réaffirmer que l'union de notre Amérique n'est pas un vain mot, mais la condition de notre liberté et la clé de notre dignité.
[…] Deux siècles plus tard, les formes de l’agression ont changé, mais pas son essence. Des forces navales et aériennes sont déployées dans les Caraïbes, notamment des porte-avions de pointe, des destroyers lance-missiles et des sous-marins nucléaires.
[…] Face à un déploiement de forces d’une telle magnitude, il n’y a pas de demi-mesures. Le principe qui est actuellement en jeu est clair et décisif : il s’agit de la souveraineté des États et de la libre auto-détermination des peuples. Le Venezuela déclare avec une absolue clarté : Nous n’acceptons et n’accepterons jamais aucune tutelle. Nous n’acceptons pas que, sous des euphémismes comme « la sécurité », ou « la lutte contre le narcotrafic », on puisse prétendre imposer la vieille Doctrine Monroe qui cherche à convertir notre Amérique en théâtre d’invasions et de « changements de régime » pour voler nos immenses richesses et ressources naturelles. Nous rejetons énergiquement la résurgence de cette Doctrine Monroe et nous adoptons, en réponse, la Doctrine Bolivarienne en défense de l’indépendance, de l’union et de l’émancipation de nos peuples.
Notre CELAC, née à Caracas en 2011, en présence des 33 chefs d’État et de Gouvernement de notre région, a repris cette clameur pour l’union régionale comme l’alternative à la logique de tutelle et de pressions. A l’inauguration de 2011, le Commandant Hugo Chavez a proclamé avec énergie : c’est seulement l’union qui nous rendra libres. Il exprimait ainsi à la communauté latino-caribéenne, la nécessité d’une organisation qui, sans les États-Unis et le Canada en son sein, revendique la souveraineté et l’indépendance de nos peuples. Cette décision historique a ouvert une nouvelle étape d’autonomie politique de coopération régionale.
Aujourd’hui, face à la menace belliqueuse des États-Unis dans les Caraïbes et aux exécutions (extra-judiciaires, dénoncées par l’ONU), nous avons le devoir de préserver la paix de la région, d’assembler nos forces en tant que pays, et d’exiger, d’une seule et même voix, l’arrêt immédiat des attaques et des menaces militaires contre nos peuples.
[…] Nous exigeons la levée immédiate de toutes les mesures coercitives unilatérales et illégales qui pèsent sur nos peuples, en ceci incluses celles imposées par l’Union Européenne qui, sous le masque de sanctions « individuelles » attaquent les droits fondamentaux de nos peuples et font obstacle à leur développement. Nous n’acceptons pas les sanctions comme méthode de punition politique qui blessent les droits, ni la logique de blocus qui punit les peuples. Nous exigeons un dialogue égalitaire, et une coopération pour la reconstruction et le respect du droit international.
[…] Que Santa Marta soit le berceau d’une nouvelle étape d’unité continentale, de solidarité effective, de refus absolu de la violence et de stricte défense de la souveraineté. [ …] Le monde entier sait qu’au Venezuela, en Colombie, et dans toute notre région, nous aimons la paix, en tant que droit acquis. Par la Paix basée sur l’égalité, l’indépendance et la souveraineté, nos peuples seront à nouveau vainqueurs.
Depuis Caracas, berceau des Libérateurs, territoire de liberté » et de dignité,
Nicolás Maduro Moros, Président de la République Bolivarienne du Venezuela.