SYRIE – Les USA ne peuvent imaginer la défaite de leur agression
14 février 2021

Dans une interview de 2020 à CBS, Anthony Blinken, devenu nouveau secrétaire d’Etat de Biden, expose sans détour les objectifs et méthodes que suivra la nouvelle administration  envers la  Syrie. Il est intéressant de noter qu’ il ne cherche même pas à se cacher derrière la « lutte contre Daesh » pour justifier l’occupation de tout le Nord-est du pays : il énonce calmement que la confiscation des ressources essentielles de cette partie du pays est pour les USA un moyen de pression pour ‘obtenir une issue plus positive ‘ (comprendre : le changement de régime), et qu’ils feront tout ce qu’ils peuvent pour empêcher la reconstruction du pays (en appelant cela : attendre le bon moment pour aider à la reconstruction).
Ce qu’il n’a pas obtenu par la guerre, le régime US espère l’obtenir par l’étranglement économique du pays et l’affamement du peuple syrien, au nom duquel il prétend parler. La Belgique qui a envoyé en juin dernier quatre F-16 en soutien à la ‘Coalition Internationale’ s’associe directement à ce crime (R.M.)

Extraits de l’interview de Anthony Blinken, nouveau Secrétaire d’Etat

A. Blinken : (…) [Avant Trump] les États-Unis avaient encore un certain pouvoir de pression en Syrie pour essayer d'obtenir une issue plus positive. Malheureusement, l'administration Trump a plus ou moins transformé cela en se retirant entièrement de Syrie (sic), ce qui lui a enlevé un moyen de pression important.(…)  Mais je pense que nous avons encore des moyens de pression pour essayer d'effectuer des développements plus positifs. 
Nous avons encore un petit nombre de forces spéciales dans le nord-est de la Syrie. Elles se trouvent à proximité d' un endroit où se trouvent des ressources très précieuses. Ils ne devraient pas être là pour le pétrole, mais il se fait qu'ils se trouvent à côté du pétrole. 
C'est un moyen de pression parce que le gouvernement syrien adorerait avoir le contrôle sur ces ressources. Nous ne devons pas abandonner cela gratuitement. 
De même, nous avons une plus grande capacité que n'importe quel pays sur terre à mobiliser les autres pour aider à la reconstruction de la Syrie ... au bon moment. 
(…) Nous devons  utiliser tout moyen de pression dont nous disposons pour insister pour qu'il y ait une sorte de transition politique qui reflète les désirs du peuple syrien.

Journaliste : Cela signifie-t-il qu'il n'y a aucune chance pour une administration Biden de permettre des normalisations avec le régime d'Assad, comme le font déjà certains pays de la région?

A. Blinken : Il m'est pratiquement impossible d'imaginer cela.

Interview complète sur  https://archive.is/PQkMr