L’Iran, la Corée du Nord… et les autres.
Henri Firket
8 août 2009

Mesdames, Messieurs, chers amis de la Paix.

Plutôt que le titre trop long donné dans le programme, j’aimerais que l’exposé que je vais vous faire porte le titre : L’Iran, la Corée du Nord… et les autres.

Quand je m’adresse à des gens qui ignorent les activités de l’AMPGN, beaucoup me regardent d’abord d’un air incrédule, semblant penser « Encore un qui croit qu’en défendant les bébés phoques, il va sauver l’Humanité ». Je n’ai bien entendu rien contre les bébés phoques, au contraire, mais j’ai la faiblesse de croire que débarrasser la planète de ses armes nucléaires est infiniment plus important. Mes interlocuteurs reprennent vite pied et, se souvenant d‘un article distraitement lu dans le journal, disent : « Ah oui, la Corée du Nord et l’Iran. Ce à quoi je réponds invariablement « Pas du tout. Les grandes puissances, et avant tout les Etats-Unis et la Russie. »

« Nous n’avons l’intention d’assaillir personne, et nos armes nucléaires ont comme unique objectif de décourager les autres de nous attaquer » disent ces grandes puissances. Et le monde officiel et médiatique belge, conformiste, semble trouver ce droit normal au moins à celle d’entre elles, qui lui paraît plus sympathique. Or, tous les pays, nucléaires marginaux, comme l’Iran ou la Corée, font exactement le même raisonnement On appelle ces pays voyoux parce qu’ils ont d’autres conceptions que nous de la vie en société. Leurs armes nucléaires sont - ou seront certes - dangereuses, mais bien moins que celles des grands pays, qui en ont cent fois plus.

Comprendre et analyser leurs motivations et leurs problèmes pour estimer comment éviter les catastrophes et que faire pour les amener à renoncer à leurs armes atomiques.

La Corée du Nord, par exemple a fait preuve, dans ce domaine d’une inventivité perverse. Petit pays, pauvre et peu développé, il a renoncé à un bouddhisme pacifique millénaire. Il essaie de combiner un régime de monarchie absolue héréditaire avec un marxisme poussé à l’extrême. Le dirigeant actuel a remplacé son père à sa mort. Il serait atteint d’un cancer et on prépare son propre fils à sa succession. La population, moitié moindre de celle de sa voisine et ennemie la Corée du Sud, a un et revenu annuel par habitant d’environ un vingtième. Résignée, elle supporte, des disettes périodiques. On joue sur son nationalisme et le souvenir de l’occupation japonaise. Les importations et exportations du pays, replié sur lui-même, sont négligeables (200 fois moindre que la Corée du Sud) et sur beaucoup de points, ses statistiques officielles sont inaccessibles ou inexistantes. On sait cependant qu’il dépense - c’est un des chiffres les plus élevés du monde - un quart de ses ressources nationales pour ses crédits militaires. Soit probablement plus de la moitié du budget de l’Etat, tel que nous le comprenons. Ses essais nucléaires démontrent sa peur extrême d’être envahi par sa riche voisine. Et comme il ne parvient pas à nouer les deux bouts, il emploie ses faibles capacités atomiques, comme moyen de chantage pour obtenir une aide alimentaire, surtout des Etats-Unis. La visite de Clinton, la semaine dernière est peut-être un signe d‘ouverture. La Corée du Nord est l’exemple extrême de ce qui pourrait se passer dans un monde si les armes nucléaires se multipliaient. A bout de ressources, et le chantage ne fonctionnant plus, un tel pays pourrait être tenté d’employer ses quelques têtes nucléaires. La Corée sait que, en en envoyait même une seule, il serait anéanti endéans les 24 heures. En attendant, elle ne constitue en rien un danger, sauf qu’elle fournit un prétexte aux partisans américains des armes nucléaires, pour justifier leur propre refus de désarmement.

Le Moyen Orient est beaucoup plus complexe. Aidé au début par la France, Israël y a développé une force nucléaire d’environ 100-150 têtes, ainsi que les fusées nécessaires pour les envoyer bien au delà de ses frontières immédiates. Curieusement, nos médias conformistes oublient de signaler le danger de cet armement d’Israël, un des trois pays qui n’ont jamais signé le Traité de Non Prolifération. Israël est l’objet d’une hostilité unanime et bien compréhensible de l’Islam tout entier. Mais le monde musulman, infiniment plus nombreux, et trop divers, par endroits très pauvre, en d’autres très riche, est incapable de coordonner l’action de plusieurs Etats pour exercer une action efficace.

Un de ses composants, l’Iran est assez riche, et sa population plus nombreuse que celle de tous les pays du Golfe ensemble. C’est aussi le seul pays resté en pratique indépendant depuis au moins 3000 ans. Ses citoyens sont, à juste titre, très fiers de l’ancienneté de sa civilisation, menacée aujourd’hui par un nouveau riche qui n’existait pas il y a 200 ans. Son développement actuel est très inégal et sa population culturellement très divisée. A côté d’une classe éduquée, ouverte sur le monde, en partie d’origine bourgeoise riche, il y a une masse énorme de petites gens, paysans et autres, peu lettrés, qui adhèrent aveuglément à un Islam shiite, organisée et centralisé, comme était notre église catholique au XIXe siècle. Ce clergé musulman organisé, qui n’existe quasi que là, est plus réactionnaire que jamais. Il passe pour hérétique aux yeux de la grande majorité des arabes, ce qui rend toute coopération difficile. La profonde coupure sociale est visible à la TV lors des manifestations publiques. Seules les femmes partisanes du gouvernement en place portent le voile strict enserrant étroitement le visage, tandis que celles de l’autre groupe, qui sortent souvent de l’université et de visites chez le coiffeur, ont certes une écharpe qui couvre coquettement l’essentiel d’une chevelure bien mise en plis, sans la cacher tout à fait. Le gouvernement est autoritaire, mais pas assez fort pour empêcher toute forme d’opposition. Cette cassure sociale ne signifie pourtant pas qu’il y ait désaccord sur le problème nucléaire.
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Une part notable des jeunes du groupe éduqué cherche à émigrer et à faire sa vie ailleurs. Et le développement du pays en reste déséquilibré (1). L’Iran s’est lancé seul dans des projets atomiques, entre autres parce que, bien que grand producteur de pétrole, il ne le raffine curieusement guère lui-même. Pour son approvisionnement ordinaire, il dépend surtout d’importations venant des grandes compagnies saoudiennes, liées aux américaines.

L’Iran reproche vivement aux Israéliens, la façon dont ils traitent les Palestiniens. Israël répond sur le même ton, et fait mine de craindre les prétentions de l’Iran qui n’a, rappelons-le, encore aucune bombe nucléaire. Là est un danger majeur. L’un et l’autre sont capables, ou le seront bientôt, de « se défendre » comme ils disent tous, à coup de bombes atomiques. Espérons qu’ils gardent tous leur sang froid.

Tant que les puissants, y compris l’Union européenne, n’auront pas le courage d’arrêter d’abord fermement Israël, qui est prêt, et dans la foulée, l’Iran qui ne l’est pas, un conflit atomique risque de s’étendre à une grande partie du monde. Car un autre pays musulman a déjà des armes nucléaires : le Pakistan.

Le Pakistan a imité sa voisine, l’Inde, second pays du monde par sa population et, bientôt, par sa puissance industrielle. Ce sont deux autres nations qui n’ont jamais signé le traité de Non prolifération. Le Pakistan risque de plus, de tomber aux mains d’extrémistes. Il a vendu les secrets de fabrication à tout va (et le fait peut-être encore), ce qui complique la situation.

Il faut certes persuader tous ces pays, et ceux qui voudraient les suivre, de s‘abstenir, non de se faire la guerre, idéal sans doute trop utopique, mais simplement de renoncer à ces armes qui tuent beaucoup plus de non combattants que de militaires ennemis. Depuis un siècle ou plus, des hommes de bonne volonté ont persuadé les Etats, de chercher à protéger les civils non concernés, services sanitaires, prisonniers, etc., obligation rappelée en 1996, dans ses commentaires de la Cour de Justice Internationale sur le Traité de Non Prolifération.. Les traits internationaux datant du début du XXème siècle ont été plus ou moins appliqués. En 14-18, il y eut un civil tué (dégât collatéral comme dit joliment l’expression militaire) pour dix morts de combattants; en 40-45, 2 à 3 pour dix militaires. Hiroshima et Nagasaki ont inversé le rapport. Huit à neuf civils pour un seul combattant ennemi. Qu’en sera t’il si une guerre atomique se généralisait ? D’autant plus que ces morts sont particulièrement affreuses : la plupart des victimes seront brûlées vives.

A présent, les Iraniens et les autres, à venir, ont beau jeu, à l’ONU et ailleurs, de justifier leur armement atomique par un souci de sécurité. Ils déclarent qu’ils ne font en cela qu’imiter les grandes puissances et trouvent toujours du soutien d’autres pays sympathisants à leur cause ou excédés de la mansuétude des puissants vis-à-vis d’Israël. D’autres emploieront des arguments analogues.

Pour les empêcher d’ouvrir la porte à l’irréparable, la seule réponse efficace possible est évidente et très claire. Le seul moyen de les faire renoncer est que les grandes puissances donnent l’exemple. Alors et seulement alors, tous les autres pays qui, par peur ou hostilité envers un voisin ou l’autre, justifiant les dépenses liées à ce type d’armement ne pourront plus le faire et seront contraints, par les Nations Unies et l’opinion publique mondiale, pour une fois unanime, de suivre l’exemple de désarmement donné par les plus grands. La Russie et les Etats-Unis détiennent à eux deux plus de 90 % de l’armement atomique mondial. S’ils se décidaient à désarmer, France, Grande Bretagne et Chine seront aussi obligées, et probablement soulagées, de suivre. Et cela rendra automatiquement caducs les arguments de tous les autres qui voudraient les imiter.

Dès 1983, un étudiant en relations internationales, de Columbia University, brillant mais utopique, publiait dans une revue estudiantine intitulée Sundial (cadran solaire) un article où il étudiait, en pleine guerre froide, les conditions de l’élimination des armements nucléaires américains et russes, pour empêcher une dissémination générale. Il était idéaliste, mais conscient de la difficulté de la tâche. 26 ans plus tard, devenu Président des Etats Unis, il n’a pas changé de philosophie et se trouve aux prises à de puissants obstacles.

Contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire, ceux-ci, ne viennent pas du gouvernement de la Russie ou des autres compétiteurs économiques des USA. Dans chaque pays nucléaire - et aussi dans quelques autres -, des groupes de militaires couverts de décorations ne raisonnent pas en termes rationnels. La tâche assignée de tous temps à ces généraux prestigieux et « expérimentés » est de proposer les mesures qui leur paraissent les plus sûres au cas où leur pays serait attaqué. Ils sont incapables, par leur formation même, d’inclure dans leurs constructions stratégiques, les réactions inévitables, très semblables de leurs homologues des pays considérés comme ennemis potentiels. Ils s’accrochent tous à leurs armes atomiques, se croyant réalistes. Il s’agit pour eux de vendre, dès le temps de paix, ces conceptions aux hommes politiques. Il y a quelques mois encore, des généraux américains ayant exercé de très hautes fonctions dans l’OTAN, déclaraient sans hésiter dans un rapport que « Durant tout le siècle qui vient, ils ne pourraient garantir la sécurité des Etats-Unis si on éliminait leurs têtes nucléaires. » Mais ils sont juges et partie. Cela sert leur carrière personnelle et si la guerre s’ensuit, gratifierait leur soif immodérée de gloire.

D’autres partisans puissants de l’armement nucléaire sont évidemment les industriels concernés, successeurs des « marchands de canons » d’autrefois. Ceux-là raisonnent moins en termes de stratégie que de finances et d’intérêt. Outre la préparation des bombes nucléaires et de leurs explosifs, ils préparent les systèmes de lancement (sous-marins atomiques, fusées à longue distance), les mécanismes d’interception des bombes adverses, les radars ultra perfectionnés, les missiles anti-missiles qui leur sont liés, l’organisation des réponses nucléaires instantanées, etc. Et tout cela coûte horriblement cher (2). Contrairement à ce qu’on croit, près d’un tiers du budget militaire du temps de paix, explicite ou caché sous des intitulés anodins, y était consacré aux Etats-Unis. Cinq ou six très grosses firmes, dont General Electric, Raythéon et Boeing sont concernées. Elles tiennent d’autant plus à ces activités dont ils sont sûrs que leur seul client, l’Etat, les payera, que la crise économique actuelle rend aléatoiresleurs autres ressources.

Les enjeux sont si importants que de nombreux journalistes, sont grassement payés pour défendre ces vues, sur Fox News, par exemple, l’agence républicaine par excellence, et sur d‘autres stations de TV, plus locales, mais omniprésentes. Un de ces commentateurs, dont le style satirique fait le succès sur plus de 500 chaînes, et qui mêle publicité pour les disques qu’il présente et tirades politiques virulentes, déclarait récemment que " le meilleur moyen de réduire le nombre d’armes nucléaires dans les arsenaux est de les jeter sur les ennemis de l’Amérique ». Cela n’a suscité aucune réaction particulière. Le New York Times l’a mentionné, certes en le désapprouvant, mais sans l’indignation que cela devrait susciter.

On sait moins que des controverses analogues ont sans doute lieu en Russie, où le gouvernement réprime mieux les opinions non-conformistes ou peu appréciées. Medvedev et Poutine préféreraient aussi consacrer leurs ressources au développement et à la lutte contre la crise économique, plutôt que d‘entretenir cet armement, coûteux pour tous ceux qui en ont. En Europe, il suffit de comparer les budgets militaires de la France et de la Grande Bretagne d’une part, avec ceux de pays analogues (Allemagne ou Italie) pour voir que en termes de revenu national moyen par habitant, les deux premières dépensent environ un tiers en plus des deux autres. Ni l’armement individuel, ni le confort assuré aux militaires, ne sont meilleurs ou plus abondants en France ou en Angleterre. Le surcoût est en bonne part lié à l’armement atomique, et ses équipements annexes, dont les sous-marins nucléaires. Il faudrait profiter des difficultés financières actuelles pour geler ces dépenses, puis les réduire car ils sont, par définition contre-productifs.

La bataille est loin d’être gagnée tant aux USA, qu’ailleurs. D’où les inhibitions de Barak Obama, notamment dans le beau discours donné à des étudiants russes à Moscou vers le 15 juillet. Il défendait sa vision d’un monde débarrassé conjointement des armes nucléaires russes et américaines, mais refusait de s’engager dès à présent, à renoncer à l’installation de radars et de missiles anti missiles en Pologne et République Tchèque, qui est ressentie comme offensive par les Russes, .

Il est indispensable que tous les pays européens, et en particulier le nôtre, supportent le plus fermement possible les perspectives de désarmement. Il faut répéter au gouvernement belge qu’il est temps de prendre des mesures concrètes pour éliminer complètement l’armement nucléaire sur notre sol. D’abord, c’est juridiquement évident. Quand on a signé un traité général interdisant une certaine type d'action, tout accord secret entre certains signataires prévoyant qu’on ne le respectera pas, est une aberration légale. C’est presque comme si nous avions un traité général, très officiel et médiatisé, de lutte contre la drogue, et que, en même temps, nous nous mettions en secret d’accord avec des trafiquants maffieux, non pour autoriser la vente libre ou reconnaître que la police est incapable de réprimer ce trafic, mais qui officiellement, chargerait l’Etat lui-même d’organiser la distribution des drogues dures. Un tel comportement, prévoyant en cachette qu’on violera volontairement des accords publics généraux, serait nadmissible tant du point de vue moral que et juridique, aussi bien dans des contrats entre particuliers, que dans les traités entre Etats. Devant n’importe quel tribunal, un contrat secret annulant un traité officiel, décidant qu’on ne l’appliquera pas, sera toujours déclaré illégal. C’est la principale raison pour laquelle la Belgique et les autres Etats concernés refusent grotesquement, à la fois « de confirmer et de démentir » la présence des bombes de Kleine Brogel et ailleurs… .

Depuis quelques jours, on sait que le sénateur Philipe Mahoux, médecin membre de notre association, ce dont nous sommes fiers, a brisé des tabous et compte déposer en septembre une proposition de loi interdisant toute arme nucléaire sur notre sol. Comme on l’a fait pour les mines antipersonnel, les obus à l’uranium appauvri ou à sous-munitions, etc. C’est une agence japonaise qui l’a publié, tant le problème est difficile à aborder publiquement ici.

Ce qui a surpris c’est la réaction de quelques représentants politiques, dont le Président du Sénat lui-même. Leur argumentation est d'une particulière ineptie et fondée sur une méfiance invétérée et imbécile de la Russie. Ils ignorent que ce pays se débat aujourd’hui dans la crise financière, comme tous les pays capitalistes. Ils voient la Russie comme l’URSS imaginaire qu’on décrivait pendant la guerre froide, prête à nous envahir, à l’affût pour s’emparer de nos richesses et supprimer nos libertés au nom d’une idéologie militante, d’ailleurs aujourd’hui dépassée en Russie comme ailleurs. En fait, ce pays, même au sommet de la période stalinienne, n’a jamais correspondu à cette image. Les historiens récents le démontrent. La Russie éternelle a toujours été plus attirée par les immenses déserts qui la bordent à l’Est et qu’il lui faut développer. Elle a, par contre, du se défendre d’au moins cinq invasions européennes depuis le début du XVIlème siècle. Ses incursions vers l’Occident (1812, 1914 et 1941) n’ont été que des réponses à des attaques venues de ce secteur (3).

Les raisonnements d’un De Decker et d’autres politiciens sont tout à fait absurdes et tombent à plat. Ils ne servent que les industries de guerre et des généraux américains, et sont contraires aux intentions affirmées du président Barak Obama. Sont-ils stupides ou ont-ils des intérêts personnels dans le maintien de la situation présente ? Je ne crois pas qu’ils soient stupides.

Leterme, nouveau ministre des affaires étrangères, appartient à un parti qui a récemment voté en faveur du désarmement nucléaire. Espérons qu’il sera aussi attentif aux résolutions de la Chambre et du Sénat qui datent déjà de plus de deux ans, à ceux, plus récents du Parlement européen, à la majorité des bourgmestres belges, réunis dans Mayors for Peace, et comprendra mieux l’urgence de ce problème que son prédécesseur. Ce faisant, il suivrait également d’anciens ministres conservateurs américains, dont Henry Kissinger, les quatre cavaliers de l’apocalypse, comme on les nomme, devenus partisans du désarmement nucléaires, ainsi que les ministres des affaires étrangères en fonction en Allemagne, et en Norvège, sans compter en Grande Bretagne où le climat est en train de changer. Et on souhaite que Leterme aura le courage de résister aux pressions inverses de l’OTAN.

Notes
1.- Il y a certes des ingénieurs et des financiers, mais pas en assez grand nombre, et le pays manque, aussi de médecins qui s’expatrient dès la fin de leurs études. Sous le dernier Shah, on disait qu’il y avait plus de médecins Iraniens dans la seule ville de New York que dans l’Iran tout entier. Cela n’est que peu corrigé aujourd’hui.
2.- Les budgets qui couvrent ces systèmes sophistiqués et onéreux sont bien souvent cachés sous des libellés anodins, qui ne dépendent pas du Ministère de la Défense, comme on vient de le révéler au Congrès des USA. Il est par conséquent difficile d‘estimer exactement les montants en cause. Une étude faite sous Clinton, avant les débauches de frais militaires actuels, estimait déjà que près de 30% des dépenses militaires depuis 1950 avaient été destinées au seul nucléaire et à ses annexes. Ce qui produisit à l’époque une certaine sensation à Washington, où on croyait que l'armement nucléaire permettait « d'économiser » d'autres dépenses.
3.- Remarquons aussi que le budget de la défense russe, (rapporté comme plus haut) au nombre de militaires est analogue à ceux d’autres pays européens, et reste le quart de celui des USA