Israël et son chantage nucléaire
Marcel Poznanski
30 septembre 2006

Olmert et son gouvernement ont affirmé qu’Israël était en danger, que les ennemis voulaient la destruction de l’Etat d’Israël. Peut-on croire une seconde à la possibilité de ’anéantissement d’Israël par les pays arabes ? Israël pourrait subir une super-défaite militaire sur le terrain sans risque de l’anéantissement.

Cet Etat possède plus de 200 bombes nucléaires. Mordechai Vanunu, il y a vingt ans, a dénoncé la fabrication d’armes atomiques en Israël. Cela lui a coûté 18 ans de prison suivis d’une assignation permanente à résidence.

Le pouvoir a toujours nié l’existence de ces armes. Mais pour que le chantage ait une consistance, il faut que les pays arabes soient au courant, les dirigeants israéliens distillent à petites doses des fuites de renseignements sur leur arsenal.

Le chantage est permanent sur les pays du Moyen-Orient. Ils ne comprennent pas pourquoi il leur est interdit de posséder l’arme atomique pour rentrer dans l’équilibre de la terreur.

De plus on leur interdit de maîtriser le nucléaire civil.

L’Iran qui possède une centrale nucléaire est mise au ban des nations en étant accusée d’enrichir l’uranium à 3,5% énergie nécessaire pour le fonctionnement des piles atomique. Cette fabrication est tout à fait conforme au « traité de non-prolifération nucléaire » (TNP) et a été confirmée par la dernière inspection de l’AIEA.

L’Occident prétend qu’il existe des sites cachés où serait épuré l’uranium 235 à plus de 90%, taux nécessaire pour obtenir une arme atomique. L’Irak aussi avait été accusée de posséder des armes à destruction massive, aujourd’hui l’Administration américaine reconnaît qu’il n’y a eu aucune de ces armes. Maintenant le même scénario est ressorti avec l’Iran. Le président Bush parle d’attaquer l’Iran et voudrait que ce soit l’OTAN qui l’organise.

L’Otan est divisée sur cette question. C’est, entre autres, pour cette raison que le prochain sommet de Riga mettra à l’ordre du jour un nouveau système de prises de décision : au lieu du consensus, il y aurait une majorité qualifiée pour toutes les décisions, même les membres opposés devront s’incliner et seront obligés, soit de participer, soit de payer et entretenir les guerres. L’abstention constructive sera du plus haut ridicule.

A la réunion annuelle de l’AIEA, 15 pays arabes ont présenté le suivant projet de résolution : « l’adhésion d’Israël au TNP afin d’assurer un caractère universel au TNP au Moyen-Orient et de permettre la mise en place d’une zone sans armes nucléaires dans cette région ». Une proposition d’ajournement sine die a été adoptée sur proposition du Canada et de l’Union Européenne !

Par contre, la Corée du Nord est condamnée pour avoir rompu avec le TNP et l’AIEA. La Corée du Nord est punie par des sanctions financières alors que, depuis la guerre de 1953, elle subit un blocus économique.

La Corée du Sud va peut être devenir membre de l’OTAN à Riga et, de ce fait, sera couverte par son parapluie nucléaire. L’OTAN n’est pas membre du TNP et se sert de ce traité contre les non-membres dont elle n’apprécie pas la politique pour leur imposer sa conception du monde.

Grâce à l’OTAN et aux Etats-Unis, Israël nage comme un poisson dans l’eau bénite du nucléaire.

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