L’OTAN au Kosovo
Georges Berghezan
26 mars 2005

Le « voyage pour rompre cinq ans de silence » organisé par le Comité Surveillance Otan et d’autres organisations a mis en évidence les conséquences désastreuses de la guerre contre la Yougoslavie menée par l’Otan. Le rapport de ce voyage vient de paraître. Voici un extrait de ses conclusions :

« voilà plus d’une demi-année que s’est déroulé ce voyage à travers le Kosovo. Depuis, si les incidents graves ont été rares, la situation des minorités ne s’est pas améliorée non plus. Peu de retours de réfugiés ont été enregistrés, de nombreuses maisons reconstruites après leur destruction en mars 2004 ont été à nouvel incendié dès les travaux terminés. Serbes, Roms, Ashkali, Goranci n’osent toujours pas sortir de leurs enclaves pour se mêler à la majorité albanaise..

Les élections générales d’octobre ont été marquées, comme nous le pressentions en août, par un boycott massif des Serbes. Le chef de clan mafieux de la région de Deçani, (Harindjak ??) est devenu Premier ministre, bien qu’il ne représente pas 10% des électeurs albanais. Accusé de crimes de guerre par Belgrade, il serait inculpé par le Tribunal de La Haye. De nombreux observateurs craignent, s’il se livre ou est extradé, une vague de violences sans précédent visant non seulement les minorités subsistant au Kosovo, mais aussi les autorités internationales…

Le tableau est peu réjouissant. Pour les Albanais aussi, les conditions de vie sont difficiles, dans une société où 70% de la population est sans emploi. La pauvreté du plus grand nombre – à l’ombre d’une petite classe prospérant grâce à diverses formes de crime organisé – alimente bien sûr les frustrations de la majorité. …

Dans son dernier rapport l’influent International Crisis Group va même jusqu’à affirmer que l’octroi de l’indépendance est la seule solution pour éviter une explosion envers les minorités. Céder au chantage, tel semble être le principal argument des chantres de l’indépendance du Kosovo. Cette hypothèse irait à contre-pied de la doctrine officielle de l’ONU, des « standards avant le statut » et récompenserait le nettoyage ethnique des minorités, dont l’essentiel fut accompli – rappelons-le – sous la supervision des forces de l’OTAN… »

Le rapport « Un voyage pour rompre cinq ans de silence » peut être obtenu au prix de 3€
A verser sur le compte 068-2447491-14 du C.S.O.

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