Alerte Otan n° 53 - Juillet 2014
Brèves - Belgique

La majorité des Belges ne veut pas des nouveaux avions de combat

Le prochain gouvernement devra prendre une décision sur le remplacement des avions de combat F-16. Dans quelques années, (période 2023-2028) ces avions auront accompli leur maximum d'heures de vol.

Les résultats d'une enquête menée par l'Université d'Anvers auprès de la population belge à propos de ces achats, ne manquent pas d'intérêt. Il en ressort que près de la moitié (47%) des Belges ne sont pas d'accord avec l'idée que « l'armée belge doit investir dans le remplacement des avions de combat F-16 ». Un quart seulement serait d'accord. L'Institut Flamand de la Paix fait aussi remarquer que 28% des personnes sondées n'ont pas encore d'opinion sur le dossier, estimant les informations fiables sont insuffisantes pour se faire une opinion.

Débat sur la Défense

Le débat sur l'achat de nouveaux avions de combat ne peut être séparé du débat national sur la Défense : Que voulons-nous faire avec notre armée qui, depuis la fin de la guerre froide, s'est réorientée, en lien avec l'UE et l'Otan, en armée d'intervention (ou corps expéditionnaire ?). L'Otan s'est en particulier s'est révélée être une machine de guerre capable sans doute de gagner militairement sur les champs de bataille, mais pas gagner la guerre – comme on le voit de toute évidence en Afghanistan et en Libye. Ces pays sont extrêmement désarticulés et menacent de se désintégrer. On voit actuellement les conséquences d'une politique d'intervention militaire dans un pays comme l'Irak qui vit dans un profond chaos. L'approche presque exclusivement militaire a démontré à de nombreuses reprises, son échec. Il est temps de mener un débat en profondeur à ce sujet et de remettre en question notre appartenance à cette alliance agressive et ineffective.

L'OTAN veut une augmentation des budgets militaires

La Belgique subit une grande pression de l'OTAN pour augmenter son budget militaire dans le but, surtout, d'acheter de matériel militaire. La norme OTAN pour le budget de la Défense est de 2% du PIB. La Belgique n'y consacre « que » 2,7 milliards par an, (hors pensions des militaires), soit environ 1% du PIB. Si on veut suivre l'OTAN, le budget de la Défense belge devrait doubler. Ce sujet sera certainement à l'ordre du jour du prochain Sommet de l'Otan en septembre au Pays de Galles.

Que voulons-nous faire de notre armée ? N'est-il pas possible d'organiser à meilleur compte et plus efficacement, dans un cadre non militaire, la « Responsabilité de Protéger » ? Un certain nombre de voix issues des milieux politiques, académiques, et journalistique sont en train de s'élever pour demander une hausse du budget de la Défense « pour prendre nos responsabilité vis-à-vis de nos partenaires de l'OTAN » Mais, pendant ce temps, le budget destiné à la coopération au développement – qui est la seule manière d'assumer réellement la R2P, la responsabilité de protéger – est en chute libre et atteint à peine la moitié du budget de la Défense. La Belgique s'est seulement engagée à atteindre un budget de développement de 0,7% du PIB.

Extrait de : VREDE, 16.6.2014, Ludo De Brabander