Alerte Otan n° 23 - Septembre 2006
Éditorial :
RIGA : un sommet pour perfectionner la machine de guerre de l’OTAN

Les plus hauts dirigeants des 26 pays membres de l’Otan se réuniront en novembre prochain à Riga pour débattre de « l’avenir de l’Otan ». L’ordre du jour déclaré de cette assemblée est d’envisager un partenariat très élevé ou l’intégration directe, des pays sur divers continents qui sont déjà des amis parfois très actifs , en particulier, ces amis qui collaborent déjà avec l’Otan dans la guerre en Afghanistan : Nouvelle-Zélande, Australie, Japon, Corée du Sud ( ??) et… un ami très cher : Israël. Un autre sujet de débat sera le mode de financement des opérations militaires otaniennes, de plus en plus coûteuses et de plus en plus fréquentes : une cotisation de chaque pays membre ? paiement en espèces ou en nature (soldats, matériel logistique, armes, utilisation des territoires nationaux) ? Et enfin, ils ne manqueront pas de mettre au point la fameuse force de réaction rapide, pour qu’elle soit capable d’intervenir en quelques instants dans n’importe quelle partie du monde, lorsque les intérêts vitaux des pays membres sont en danger.

Depuis la dernière réunion des ministres de la Défense de l’Otan, en juin, les préparatifs s’accélèrent aussi sur le terrain : de la fausse invasion de la Belgique, à la vraie tentative d’invasion d’Israel au Liban, de l’envoi de casques bleus au Liban ou au Soudan, à leur possible remplacement par des casques otaniens.

La Belgique a déjà participé à d’importantes manœuvres militaires en Méditerranée aux côtés de forces israéliennes. Actuellement se déroulent sur notre territoire, des exercices grandeur nature simulant une invasion du pays et l’organisation d’une riposte sous commandement unifié de la Belgique, de l’Union Européenne et de l’Otan. Et 400 militaires belges sont envoyés au Liban pour participer à la force d’interposition de l’ONU, sans aucune clarté sur leur mission , sans garantie pour leur propre sécurité et sans connaissance des risques réels (substances chimiques, uranium appauvri, bombes à sous-munitions disséminées partout par l’armée israélienne).

Autant dire que le sommet de Riga n’a pas pour intention de développer des relations pacifiques entre les pays du monde, mais de mieux roder la machine de guerre de l’Otan. Non seulement nous devons dire « not in my name » en dénonçant les guerres et les agressions organisées ou soutenues par l’Otan, mais aussi lutter pour empêcher l’Otan de sévir plus longtemps.