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Quelles leçons tirer du fiasco afghan ? 13 septembre 2021 Il y a déjà plus de dix ans, une précédente « Plate-forme belge contre la guerre » à laquelle était associée le CSO avait tiré le constat sans appel de l’échec et de la tromperie que constituait l’opération militaire de l’Otan en Afghanistan. Ses conclusions peuvent toujours être trouvées sur notre site : elles résonnent singulièrement aujourd’hui.
Quelques mois plus tard, en janvier 2011 des représentants des partis progressistes belges reprenaient ouvertement l’un des points fondamentaux mis en évidence par la Plate-forme : L’Otan était en Afghanistan à cause des intérêts géostratégiques, et non pour les objectifs humanitaro-sécuritaires affichés.
Làs : A peine 2 mois plus tard, les mêmes partis, suivis par nombre d’organisations, se jetaient à nouveau, de bonne foi, dans le soutien à l’intervention de l’Otan contre la Libye, et se lamentaient de la prétendue inaction de l’Occident en Syrie - aveuglés une fois de plus par un discours humanitaire et démocratique.
Aucune sanction, aucune contrition pour le désastre ouvert par les bombes de l’Otan en Libye. La sale guerre menée (à peine) secrètement par les pays de l’Otan contre la Syrie, et ses conséquences meurtrières est toujours pour nombre d’organisations et partis progressistes un sujet tabou.
Il ne s’agit bien sûr pas ici de condamner, ou de mettre en question des individus et des mouvements aux côtés desquels nous nous retrouvons souvent dans le combat pour la paix. Mais nous pensons que pour que ce combat soit réellement efficace, on ne pourra pas faire l’économie de la prise de conscience du rôle essentiel que jouent les faux-semblants humanitaires, démocratiques, sécuritaires dans l’acceptation (même passive) des sanctions économiques, blocus déguisés, ou interventions militaires directes ou indirectes, contre des pays qui –coïncidence- sont des cibles de l’Otan pour des raisons qui n’ont rien à voir avec l’humanitaire ou l’amour de la démocratie.
Va-t-on pouvoir enfin tirer les leçons des fiascos des interventions militaires ? Va-t-on enfin réaliser que les bombes déversées, ou les soutiens à des chefs de guerre des pays désignés comme ennemis, n’ont jamais apporté de solution, mais plutôt créé des problèmes de long terme?
Les « leçons » du dernier fiasco que certains entendent tirer nous inquiètent. « Nous devons avoir notre propre force d’intervention européenne ! » poussent des dirigeants européens. Les récentes déclarations du Secrétaire Général de l’Otan, selon lesquelles l’Afghanistan ne changeait rien, et que l’Otan devait être prête à utiliser à nouveau la force militaire, sont de bien sinistres augures.
Les leçons à tirer par le mouvement pour la paix doivent être de toute autre nature.
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