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Afghanistan : L’occupation militaire de l’Otan et ses partenaires doit prendre fin immédiatement et totalement

Claudine Pôlet
25 mai 2021

Le dernier Conseil de l’Atlantique Nord au niveau ministériel (avril 2021) s’est conclu par une annonce de « la fin de la mission Resolute Support » d’ici septembre 2021.

Au cours d’une rencontre  récente avec le président Macron pour préparer le prochain sommet Otan du 14 juin, le secrétaire général Stoltenberg  déclarait :

« Alors que nous mettons fin à notre présence militaire, nous ouvrons un nouveau chapitre.[..] Premièrement, nous prévoyons de fournir des conseils et un soutien capacitaire aux institutions de sécurité afghanes, ainsi qu’un soutien financier continu aux forces de sécurité afghanes.

Deuxièmement, nous prévoyons de dispenser une formation et un entraînement militaires hors d’Afghanistan, principalement destinés aux forces d’opérations spéciales.

Et troisièmement, nous prévoyons de financer la fourniture de services, notamment à l’appui du fonctionnement de l’aéroport de Kaboul. Tout cela permettra aux pays de l’OTAN, et à la communauté internationale au sens large, de continuer à aider le peuple afghan et à contribuer aux efforts de paix ».

Tout cela  est loin de signifier un retrait des forces armées otaniennes.

L’occupation militaire prendra seulement un nouveau nom.  L’Afghanistan représente un enjeu stratégique et économique trop important pour tous les dirigeants des Etats membres et partenaires de l’Otan pour y renoncer  face aux « ennemis » : la Russie et la Chine, l’Iran.

En 20 ans de guerre, la population afghane n’a connu que l’aggravation de ses conditions de vie, les morts des civils par milliers, Des milliards et des milliards de dollars de soi-disant aide financière internationale n’ont servi qu’à créer de toute pièce une armée afghane, une administration profondément corrompue, une petite clique de riches.

Récemment encore, l’Otan s’enorgueillit d’avoir envoyé des centaines de tonnes de produits pharmaceutiques pour protéger …les forces de sécurité afghanes face à la pandémie!  

Et la Belgique ?

La ministre de La Défense, Ludivine Dedonder se limite à dire que la Belgique soutient toutes les décisions de l’Otan.

Depuis 2002, des forces militaires belges participent à cette guerre.

A partir de 2003, lorsque l’ONU a délégué à l’Otan le commandement de la FIAS (Force Internationale d’assistance à la Sécurité) – près de 15.000 militaires belges se sont succédé dans différentes missions.

Depuis 2015, ils ont participé à la « mission Resolute Support ». Les avions de chasse F-16 belges stationnés sur la base de Jordanie et  les 100 militaires qui sont affectés à leur maintenance et leur pilotage, ont été engagés dans des opérations de bombardement des populations afghanes.

Les militaires belges étaient aussi chargés de la défense et la sécurité de l’aéroport de Kaboul et de former des cadres de l’armée afghane : tout cela va continuer !

Depuis le 11 septembre 2001, les gouvernements belges sont engagés jusqu’au cou dans le bourbier afghan. 7 ministres de la Défense se sont succédé, appliquant docilement les instructions de l’Otan.

Par ailleurs, la ministre actuelle de la Défense a eu le cynisme d’annoncer que la Belgique accordera un visa humanitaire ou appliquera une procédure d’asile à un certain nombre d’Afghans qui ont servi d’interprètes ou ont rendu des services à l’Otan pendant toutes ces années de guerre. On se souvient par contre, que les autorités belges refusaient catégoriquement  ces statuts aux Afghans qui se réfugiaient dans notre pays, sous prétexte  qu’il n’y avait aucun danger de guerre en Afghanistan .

C’est à peine si le parlement belge a débattu de toute cette politique néfaste pour le peuple afghan et payée par les impôts de la population belge. On ne sait rien des coûts réels de la guerre. Il est grand temps de demander des comptes au gouvernement et de mener ce débat dans toutes les instances politiques, au sein des partis progressistes et des associations de paix.

Pour nous, la conclusion s’impose : Il faut rompre avec l’Otan !

Claudine Pôlet
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