OTAN hors de Belgique ?


24 juin 2003

Ainsi, les États-Unis brandissent la menace d’un départ de l’OTAN de ses quartiers généraux situés à Bruxelles. Lors de la réunion des ministres atlantiques de la Défense le 12 juin, Donald Rumsfeld a annoncé le blocage des fonds US prévus pour la construction du nouveau siège de l’Alliance, à proximité du siège actuel d’Evere. La pose de la première pierre était prévue pour 2005. Comme preuves de la duplicité belge justifiant un déménagement, la tirade de Rumsfeld évoquait la loi de compétence universelle, pourtant récemment amendée afin d’épargner les leaders en fonction, et en particulier les “accusations absurdes portées … contre le général Tommy Franks”.

On apprenait également que la Chambre des représentants du Congrès états-unien venait d’approuver un amendement à la loi de finances du Pentagone lui demandant de mener une étude sur “ les coûts et les bénéfices d'une relocalisation du siège de l'Otan vers un lieu adapté dans un autre État membre de l'Alliance, y compris les sept pays” est européens sur le point d’adhérer à l’organisation atlantique.

On parle de la Pologne, comme bénéficiaire de ce nouveau genre de délocalisation. Si ce pays s’affiche comme un des plus zélés vassaux européens de Washington, ce choix US en faveur d’un « pacte de Varsovie » revisité s’inscrirait également dans la géostratégie d’une superpuissance lorgnant avec toujours davantage d’avidité vers la Russie, le Moyen-Orient et l’ensemble du continent asiatique.

Pour sa part, le CSO est bien conscient de l’évolution des intérêts des États-Unis, qui veulent aller poursuivre la mutation de l’OTAN et lui assigner des missions qui n’ont plus rien à voir avec celles de la Guerre froide. Mais nous nous réjouissons que la politique belge ait pu entraîner une telle réaction du pouvoir US, tout en condamnant l’obséquiosité des milieux atlantistes locaux, dont le ministre PS Flahaut ou le président du VLD De Gucht, prêts à faire modifier à nouveau la loi de compétence universelle pour plaire à leurs maîtres. Et nous espérons de tout cœur que les États-Unis mettront sans tarder leur menace à exécution. Ensuite, le CSO pourra se concentrer sur le 2ème volet du slogan qu’il affectionne : “OTAN hors de Belgique, Belgique hors de l’OTAN !”.