Après Madrid, Bruxelles ?


14 mars 2004

Après Madrid, Bruxelles ?

Communiqué du CSO après les attentats du 11 mars 2004 en Espagne

Ainsi, la piste islamiste se précise dans les sanglants attentats de Madrid. Il ne fait guère de doute que l'Espagne paie par le sang la politique irakienne de ses dirigeants, son soutien actif à la "guerre contre le terrorisme" de Washington et sa participation à l'occupation de l'Irak. A cette occasion, le Comité de surveillance OTAN (CSO), qui n'a cessé de dénoncer la politique belliciste des Etats-Unis et de leurs alliés, tient à mettre l'opinion publique belge en garde face aux plans de plus précis d'une implication directe de l'OTAN dans l'occupation de l'Irak. En charge déjà de l'occupation d'une partie de l'Afghanistan, l'OTAN pourrait être dans quelques mois officiellement en charge d'au moins un secteur, actuellement confié à l'armée polonaise, du territoire irakien. Les réticences des Européens, en particulier des Belges, Français et Allemands, sont en train de s'estomper au fur et à mesure que les pressions du Pentagone se font plus insistantes.

Dans un tel scénario, la Belgique se trouverait en première ligne pour un nouvel attentat terroriste d'El-Qaeda ou de tout autre groupe de fanatiques souhaitant "venger" l'occupation de l'Irak. En effet, la Belgique héberge à la fois les quartiers généraux militaires de l'alliance atlantique (le SHAPE à Casteau, près de Mons) et son siège politique (à Evere, en banlieue bruxelloise). Le CSO appelle donc la population à rejeter les plans d'implication de l'OTAN dans l'occupation de l'Irak car, comme la population espagnole, elle n'a pas à payer l'inconscience et la lâcheté de ses dirigeants face aux pressions du lobby militariste états-unien. Elle ne tient non plus pas à subir un climat étouffant de mesures de sécurité extrêmes, avec les restrictions des libertés publiques qu'elles risquent d'entraîner. Il ne s'agit pas de céder devant le terrorisme, mais d'inciter les autorités belges à agir en conformité avec le droit international et à exercer, en coordination avec nos voisins, des pressions sur les Etats-Unis pour un retrait inconditionnel de leurs troupes en Irak et pour mettre un terme au passage, continu et intensif, de soldats et armements états-uniens par le territoire belge.