Décès de Pierre Piérart
24 juillet 2010

Le Comité de Surveillance OTAN (CS0) a la très grande tristesse de vous faire part du décès de son président, le professeur Pierre Piérart, survenu ce 20 juillet à Bruxelles, à l’âge de 83 ans.

Ceux qui le connaissent savent combien la pénible maladie de Lyme, dont il souffrait depuis près de sept ans et qui l'avait partiellement paralysé, n'avait entamé en rien, ni sa volonté, ni sa lucidité, ni son engagement dans le combat pour la paix et contre les armes nucléaires.

Pierre Piérart était un des fondateurs du CSO, créé en réaction aux bombardements de l'OTAN sur la Yougoslavie en 1999, qui l'avaient profondément révolté. Jusqu’à ses derniers jours, il était resté actif dans ce comité, dont il était devenu le président. Il y a quelques semaines encore, il publiait un article dans Alerte OTAN !, journal du CSO, dans lequel il dénonçait l’hypocrisie des puissances nucléaires et les décevants résultats de la récente conférence de révision du Traité de Non Prolifération (TNP).

Le pacifisme de Pierre Piérart n’avait rien de « bêlant », mais était empreint de rigueur, appuyé d’arguments scientifiques et historiques. Ainsi, en 1995, dans son ouvrage « D’Hiroshima à Sarajevo », il ne se bornait pas à dénoncer le crime que constitue l’utilisation de l’arme atomique, mais dénonçait également une vision faussée de l’histoire selon laquelle l’annihilation des deux villes japonaises aurait sauvé des centaines de milliers de vie américaines, alors que le véritable objectif des bombardements était une démonstration de puissance face à l’URSS.

Il enseignait encore la biologie à l'Université de Mons-Hainaut lorsque sa formidable détermination permit, en 1989, la création d’un mémorial à Hiroshima-Nagasaki, le Parc Hibakusha, où depuis, chaque année, est organisée à son initiative la commémoration de ce crime contre l'humanité. La commémoration de cette année, le 7 août, à laquelle il était évidemment attendu, sera l’occasion d’un hommage particulier à sa personnalité.

Pierre Piérart était également vice-président de l’Association médicale pour la prévention de la guerre nucléaire (AMPGN) et trésorier/secrétaire du Centre d'écologie appliquée du Hainaut (CEAH), dédié à la sauvegarde des écosystèmes et, plus particulièrement, à la protection de la nature en Hainaut. Ses amis se souviendront de ses nombreuses passions, comme la mycologie (c’est au cours d’une cueillette de champignons qu’il contracta la maladie de Lyme), de sa constante bonne humeur, de la pédagogie de ses interventions, de son opiniâtreté et du courage avec lequel il affronta la maladie, et de la cohérence de son engagement.

Les membres du CSO partagent la douleur de ses proches et, en particulier, de son épouse, Macha.

Les funérailles se dérouleront ce mercredi 28 juillet à 10h30, au crematorium d'Uccle (61 avenue du Silence, 1180 Bruxelles).