Alerte Otan n° 55 - Janvier 2015
Éditorial :
La prolongation de la mission belge en Irak nous enfonce dans une nouvelle guerre otanienne

La Belgique entre dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient en prolongeant pour un temps indéterminé sa participation à la coalition otanienne dite « contre l’Etat islamique » en Irak et en Syrie.
Non seulement, le gouvernement Michel n’a pas respecté ses engagements envers le parlement de faire une évaluation au bout d’un mois de la participation belge aux bombardements sur l’Irak, mais il a augmenté sa participation à cette nouvelle guerre en promettant à l’Otan d’envoyer des militaires au sol en Irak et en ne refusant pas une participation possible à des bombardements sur la Syrie.
Cette décision, prise une fois de plus sans débat et au mépris des engagements inscrits dans la résolution parlementaire de septembre dernier, va enfoncer notre pays dans un bourbier encore plus grand que celui de la guerre en Afghanistan. En 2001, les attentats du 11 septembre attribués à Al Qaida avaient ouvert l’ère d’une soi-disant guerre mondiale contre le terrorisme. En fait, ils servaient de prétexte au renversement du gouvernement taliban par les Etats-Unis et à l’invasion de l’Afghanistan. En 2003, l’Otan prenait le commandement de cette guerre, avec une participation militaire belge de plus en plus importante. A l’aube de 2015, l’Otan - dont un contingent belge - se trouve toujours en Afghanistan. Cette occupation, rebaptisée « partenariat », se maintiendra au moins jusqu’en 2024. Depuis 13 ans, la population belge paye pour cette guerre, même si nos responsables politiques et militaires ne rendent jamais public le prix à payer par les contribuables.
Et maintenant, on va remettre ça en participant à une ré-occupation de l’Irak et aux tentatives des puissances occidentales – dont l’Otan est en train de centraliser les capacités militaires – d’occuper la Syrie et de renverser le gouvernement de Bachar El Assad, bien que celui-ci soit un des gouvernements les plus cohérents dans la lutte contre le djihadisme et pour la coexistence ethnique et religieuse dans la région.
Où est le temps du refus de la Belgique de participer à la guerre en Irak ? De ce refus, on est passé à « l’abstention constructive » du ministre Flahaut, pour en venir à la « loyauté indéfectible envers l’Otan » du ministre De Crem ; celle-ci s’est concrétisée dans une autre « coalition des volontaires » qui a envoyé « nos » F-16 participer à la destruction de la Libye et l’assassinat de son dirigeant, Mouammar Kadhafi .
L’actuelle coalition otanienne contre l’EI nous entraîne dans une nouvelle guerre contre l’Irak et la Syrie, dont la population belge ne veut pas ! Il faut exiger de nos responsables politiques une réévaluation immédiate de la participation belge et lutter pour le retrait de notre pays de cette coalition.